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Liban: défaite électorale du Hezbollah

Les partisans de Saad Hariri n'ont pas attendu pour célébrer la victoire.
Les partisans de Saad Hariri n'ont pas attendu pour célébrer la victoire.
Les résultats officiels des élections législatives qui se sont déroulées dimanche au Liban confirment la victoire de la coalition antisyrienne sur celle emmenée par le Hezbollah.

L'Alliance du 14 mars disposera de la majorité à la chambre des
députés, a annoncé lundi le ministre de l'Intérieur. La majorité
sortante a remporté 71 sièges contre 57 pour la minorité emmenée
par le Hezbollah chiite, sur les 128 sièges du Parlement.



Les célébrations avaient déjà commencé dans la nuit de dimanche à
lundi du côté de la majorité. "C'est un grand jour pour l'histoire
du Liban démocratique", avait lancé avant l'aube leur chef de file
Saad Hariri, en annonçant la victoire à ses partisans. Le succès de
la majorité parlementaire appuyée par Washington et Ryad était
qualifié d'"historique" lundi par le quotidien Al Moustaqbal de
Saad Hariri.

Défaite reconnue

Le principal allié chrétien du Hezbollah, le Courant patriotique
libre (CPL) dirigé par Michel Aoun, a reconnu la défaite. En Syrie,
ancienne puissance de tutelle, des journaux ont accusé la coalition
antisyrienne d'avoir "acheté des voix".



Dans une première réaction, un député du Hezbollah a de son côté
prévenu qu'il était hors de question pour sa milice de désarmer.
"Il faut que la majorité s'engage à ce que la +Résistance+ soit un
sujet non négociable, (à considérer) que ses armes sont légitimes
et qu'Israël est un ennemi", a dit à l'AFP Mohammad Raad.

Mise en garde israélienne

Auparavant, évoquant la défaite du "parti de Dieu", le ministre
israélien des Transports, Israël Katz, avait fait valoir qu'il
était désormais question de procéder à ce désarmement, évoquant des
résolutions de l'ONU. Le prochain gouvernement libanais devra
empêcher toute attaque anti-israélienne depuis son territoire, a
par ailleurs signalé l'Etat hébreu, qui a mené une guerre de plus
d'un mois à l'été 2006 contre le Hezbollah.



Les législatives de dimanche ont connu un taux de participation
record en 20 ans, avec 54,08% des 3,2 millions d'inscrits. Pour
prévenir des violences, près de 50'000 soldats et policiers ont été
déployés sur le territoire. Selon l'armée, seuls 123 incidents
mineurs ont été enregistrés lors du scrutin, supervisé par 200
observateurs internationaux venus notamment du Centre Carter.



agences/cab

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Négociations en vue

A Beyrouth, la principale interrogation résidait dans la forme que prendra le prochain cabinet.

Si le mouvement de Michel Aoun, allié du Hezbollah, a indiqué qu'il respecterait les résultats, il a ajouté qu'il travaillerait avec la coalition de Saad Hariri en vue de former un gouvernement d'union nationale.

Le Hezbollah, classé comme "terroriste" par Washington, voulait un gouvernement d'union quel que soit le vainqueur.

La majorité, sans écarter ce scénario, refuse que l'opposition dispose d'un droit de blocage dans un tel cabinet comme c'est le cas dans l'actuel gouvernement d'union.

Selon le quotidien Al Akhbar, les premières réactions "indiquent que le pays est à un tournant: soit l'accord (interlibanais) de Doha est renouvelé, soit (...) on se dirige vers une confrontation".

L'accord de Doha signé en mai 2008 avait mis fin à des affrontements intercommunautaires sans précédent depuis la fin de la guerre civile (1975-1990) qui ont fait une centaine de morts.