Trois corps ont été récupérés jeudi par un navire brésilien, a
expliqué le général Ramon Cardoso, porte-parole de l'armée de l'air
brésilienne, ce qui porte à 44 le nombre total des corps récupérés.
Mais les conditions météo étaient de nouveau difficiles: pluie
battante, visibilité réduite et forts courants.
Le nom des victimes retrouvées, en fonction de leur localisation
prévue au sein de l'avion, pourrait permettre de valider
l'hypothèse que l'avion s'est disloqué en plein vol.
«Si les victimes retrouvées dans une zone de l'océan étaient
toutes installées dans une même partie de l'avion et si les
victimes, retrouvées dans une autre zone, venaient d'une autre
partie de l'avion, cela vous dit vraiment quelque chose», a déclaré
Peter Goelz, qui a dirigé la sécurité des transports aériens aux
Etats-Unis (NTSB). Et peut-être même, poursuit-il, cela
expliquerait quelle est la partie de l'avion qui s'est brisée dans
les airs.
Une rupture en plein vol?
Les corps repêchés mardi étaient distants de 85 kilomètres des
premiers cadavres découverts samedi, six jours après la
catastrophe. «Retrouver ces corps aussi loin ou tellement séparés
de la zone des débris est un indice très important et pourrait
indiquer une rupture en plein vol ou au moins, que la cabine était
ouverte», a analysé John Goglia, un ancien membre de la sécurité
des transports aériens américains (NTSB).
Peter Goelz a précisé que, lors de l'explosion au large de Long
Island du Boeing 747 de la TWA, parti de JFK pour Paris avec 230
personnes à bord le 17 juillet 1996, la nature des blessures
identifiées sur les corps retrouvés a permis de confirmer que le
nez s'était brisé et que le feu avait pris dans le réservoir de
carburant.
Jeudi, les experts ont commencé à examiner les premières
dépouilles et espèrent pouvoir les identifier à l'aide de leur ADN
et de photographies. Les autres corps seront transférés vendredi à
Recife (nord-est), depuis l'archipel de Fernando de Noronha, où ils
sont conservés.
«Il devient de plus en plus difficile de trouver et de récupérer
d'autres corps», a déclaré le général Ramon Cardoso, porte-parole
de l'armée de l'air brésilienne. «Les chances de retrouver les
corps de tous les passagers du vol Air France sont très faibles.»
La décision d'un éventuel arrêt des recherches de nouveaux corps
sera prise le 19 juin, a affirmé jeudi l'armée brésilienne.
ap/ant
Morceaux de l'avion examinés
Parallèlement aux recherches des corps, un navire brésilien a déchargé jeudi 37 morceaux de l'Airbus A330-200 accidenté. Selon le vice-amiral brésilien Edison Lawrence, ils seront entreposés sur une base aérienne du port de Natal, jusqu'à ce qu'ils soient examinés par les enquêteurs français du Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA).
D'autres composants de l'appareil se trouvent encore à bord des navires qui recherchent des corps et des débris. Des équipements américains, capables de localiser les éventuels signaux des boîtes noires à une profondeur allant jusqu'à 6100 mètres sous le niveau de la mer, arriveront sur zone dans les prochains jours.
Parmi les derniers signaux transmis automatiquement par l'AF447, certains messages indiquent un changement de pressurisation de la cabine, équivalent à un changement d'altitude de plus de 548 mètres par minute, a révélé jeudi le porte-parole d'Airbus Stefan Schaffrath, qui a ajouté qu'Airbus ne disposait pas d'assez d'informations pour interpréter cela pour le moment.
Recherches concentrées sur 70 km2
Les opérations de recherche des boîtes noires de l'Airbus d'Air France qui s'est abîmé dans l'Atlantique il y a onze jours se concentrent dans un rayon de 70 km, à 1350 km au large des côtes de Recife (nord-est du Brésil), a annoncé vendredi un porte-parole militaire.
"On ne connaît pas l'endroit exact de la chute de l'Airbus mais une zone a été délimitée", a déclaré le général de l'armée de l'air Ramon Cardoso, au cours de son point de presse bi-quotidien à Recife.
"C'est là, à 850 km au nord-est de l'archipel de Fernando de Noronha et à 1350 km de Recife, que les navires français ont commencé leur travail avec des sonars" pour tenter de localiser les boîtes noires, a-t-il ajouté.
Le porte-parole de la Marine brésilienne, le vice-amiral Edson Lawrence, a indiqué de son côté que, dans cette zone, la profondeur de l'océan pouvait atteindre 3500 m.