"Chaque jour, nous voyons en moyenne entre 3000 et 5000 personnes quitter le Venezuela", a déclaré une porte-parole du Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR), Liz Throssel, lors d'un point de presse à Genève.
L'organisme des Nations Unies estime qu'au total 3,7 millions de Vénézuéliens sont recensés à l'étranger, dont 700'000 avaient migré avant 2015.
A la fin de l'année dernière, quelque 460'000 Vénézuéliens avaient fait une demande d'asile, la majorité dans les pays voisins d'Amérique latine. Mais environ 1,4 million de personnes ont reçu divers permis ou visas - comme des visas humanitaires ou des visas de travail - pour séjourner légalement dans ces pays d'accueil de la région.
Droit à la protection des réfugiés
Et compte tenu de l'aggravation de la situation politique, économique, humanitaire et des droits humains au Venezuela, la plupart de ceux qui fuient le pays doivent bénéficier de la protection internationale accordée aux réfugiés, estime le HCR. Il exhorte en conséquence les pays qui accueillent des Vénézuéliens à ne pas les expulser ou les renvoyer de force dans leur pays.
"Vu la situation, il est extrêmement important qu'il n'y ait pas de déportations, d'expulsions ou de retour forcés", a insisté Liz Throssell.
Le HCR a joint à cet appel un document destiné à aider les personnes et autorités en charge de statuer sur les demandes de protection internationale présentées par des demandeurs d'asile vénézuéliens.
agences/oang
L'exode le plus massif de l'histoire récente en Amérique latine
L'exode des Vénézuéliens fuyant cette situation économique désastreuse est considéré par l'ONU comme le déplacement de personnes le plus massif de l'histoire récente de l'Amérique latine.
La plupart ont trouvé refuge en Colombie, au Pérou et en Equateur, trois pays frontaliers. Le Chili, l'Argentine ou le Brésil leur ont aussi ouvert leurs portes.
Mais la capacité d'accueil de ces pays s'amenuise et plusieurs d'entre eux ont récemment durci les conditions d'entrée et de séjour sur leur territoire.
Mandat prolongé pour l'Assemblée constituante
L'Assemblée constituante du Venezuela, entièrement composée de fidèles du président socialiste Nicolas Maduro, a annoncé mardi avoir prolongé son mandat jusqu'à la fin 2020. La mesure a été adoptée à l'unanimité.
La Constituante "établit le fonctionnement de l'Assemblée constituante (...) au moins jusqu'au 31 décembre 2020", selon le décret lu par son président Diosdado Cabello. Ses décrets sont d'application immédiate.
Cet organe législatif, installé en août 2017, était à l'origine appelé à rédiger une nouvelle Constitution d'ici août 2019. Mais aucun projet de texte n'a été rendu public jusqu'à présent.
Il est doté de pouvoirs étendus et remplace dans les faits le Parlement, seul organisme contrôlé par l'opposition et que préside Juan Guaido.