Un projet de loi en ce sens adopté mercredi constitue le premier pas concret vers la sortie du charbon, chantier colossal destiné à accélérer le recul des émissions allemandes de gaz à effet de serre, pour l'heure beaucoup trop lent. Le charbon représente un tiers de la consommation d'électricité en Allemagne.
Dans le détail, l'Etat fédéral compte allouer jusqu'à 26 milliards d'euros à une série de projets précis, et laisser les Etats-régions miniers utiliser 14 autres milliards d'euros à leur guise pour financer "des investissements significatifs".
Améliorer les infrastructures et attirer les investisseurs
Dans un premier temps, il s'agit d'améliorer les infrastructures en Rhénanie-du-Nord-Westphalie, Brandebourg, Saxe et Saxe-Anhalt, les quatre Etats qui se partagent les trois grands bassins mêlant mines de lignite et centrales à charbon dans le pays.
Outre de nouvelles lignes de chemin de fer et réseaux numériques, Berlin compte développer dans ces régions les institutions de recherche et les administrations publiques, afin d'attirer dans un deuxième temps les investisseurs privés.
Annonce stratégique
Le calendrier retenu, à quatre jours des élections européennes, entend prendre de court "les campagnes de certains partis populistes à droite comme à gauche", a déclaré le ministre de l'Economie Peter Altmaier.
Les deux bassins miniers d'ex-RDA, en particulier, figurent parmi les bastions du parti d'extrême droite AfD, qui défend une ligne climatosceptique et procharbon, et des élections régionales y sont attendues à l'automne.
afp/cab
Une fois ce plan d'aide adopté, le gouvernement devra également programmer la fermeture des mines de lignite et des centrales en activité, tâche qui s'annonce délicate et devrait s'accompagner de lourdes indemnités pour les sociétés exploitantes.
Plus largement, Berlin planche sur une "loi climatique" attendue dans l'année, principal chantier de la coalition au pouvoir, alors que le pays a déjà renoncé à ses objectifs de réduction des gaz à effet de serre pour l'an prochain.