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Encore davantage fragilisée, la démission de Theresa May semble inéluctable

Au Royaume-uni, la démission de la ministre chargée des relations avec le Parlement met May sur la sellette
Au Royaume-uni, la démission de la ministre chargée des relations avec le Parlement met May sur la sellette / 19h30 / 2 min. / le 23 mai 2019
La sortie semblait se rapprocher pour la Première ministre britannique Theresa May dont le plan de la "dernière chance" pour mettre en oeuvre le Brexit n'a convaincu ni sa majorité ni l'opposition, et lui a valu une nouvelle démission fracassante au sein de son gouvernement.

Alors que les élections européennes ont officiellement débuté jeudi aux Pays-Bas, la sortie semble se rapprocher pour Theresa May avec le départ d'un nouveau soutien. La ministre chargée des relations avec le Parlement, Andrea Leadsom, a annoncé sa démission, estimant "ne plus croire" que le gouvernement puisse mettre en oeuvre le résultat du référendum de juin 2016 en faveur du Brexit.

Le départ de cette eurosceptique de 56 ans, entrée en 2016 au gouvernement et restée jusqu'alors loyale à sa cheffe, est un coup dur de plus pour Theresa May, qui s'accroche désespérément à son poste.

>> Lire aussi : Les élections européennes lancées aux Pays-Bas et au Royaume-Uni

Un plan de la dernière chance qui ne convainc pas

Cette nouvelle démission intervient au lendemain de la présentation par la Première ministre d'un plan de la dernière chance pour le Brexit. Celui-ci prévoit une série de compromis, dont la possibilité de voter sur un second référendum et le maintien dans une union douanière temporaire avec l'UE, pour tenter de rallier la majorité des députés.

Mais cette dernière carte a vite été critiquée par l'opposition travailliste et elle n'a pas convaincu ses troupes, augmentant même la défiance à son égard. Selon The Times, la dirigeante conservatrice a même résisté aux appels d'une partie de son gouvernement qui l'incitait à partir dès mercredi soir.  Citant des alliés de la Première ministre, le quotidien The Times écrit jeudi qu'elle annoncera la date de sa démission à l'issue de sa rencontre prévue vendredi.

Theresa May a finalement dû se résoudre jeudi à repousser le vote de son projet de loi de la "dernière chance". Le sujet devrait revenir sur la table après la pause parlementaire, qui dure jusqu'au 4 juin.

Une question de temps

Pour toute la presse britannique, ce départ est donc une question de temps. "Combien peut-elle encore encaisser?", s'interroge en Une le Daily Express jeudi alors que le Daily Mirror choisit de publier une photo de Theresa May les larmes aux yeux. "Mme May sait qu'elle est sur le point d'être lâchée" par son parti, écrit le journal. Aucun doute également pour The Sun, qui titre: "May sur le point de partir après le fiasco du Brexit".

Mais le ministre britannique des Affaires étrangères Jeremy Hunt a lui déclaré que Theresa May serait toujours en poste pour "accueillir" le président américain Donald Trump lors sa visite au Royaume-Uni, du 3 au 5 juin.

>> Les précisions de Laurent Burkhalter à Londres, dans le 19h30 :

Royaume-uni : la situation délicate de Theresa May expliquée par Laurent Burkhalter
Royaume-uni : la situation délicate de Theresa May expliquée par Laurent Burkhalter / 19h30 / 1 min. / le 23 mai 2019

agences/cab

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L'accord qu'elle a négocié avec Bruxelles a été rejeté à trois reprises par les députés, ce qui a contraint l'exécutif à repousser au 31 octobre au plus tard le Brexit, alors qu'il était initialement prévu le 29 mars, et à organiser le scrutin européen en catastrophe.
Dans le cas improbable où les députés approuveraient le projet de loi de la Première ministre lorsqu'il leur sera présenté, Mme May entend les faire voter sur la tenue d'un second référendum sur le Brexit. Si la Chambre des communes refuse la tenue de cette consultation, le Royaume-Uni pourra quitter l'UE fin juillet.