Visiblement irrité, Donald Trump a exhorté les démocrates du Congrès à arrêter leurs "investigations bidon", en niant s'être livré à toute tentative d'étouffer les conclusions de la vaste enquête russe.
"Je ne pratique pas la dissimulation", a-t-il martelé lors d'une conférence de presse convoquée à la hâte.
Le président venait de couper court à une réunion organisée à la Maison Blanche avec les dirigeants démocrates des deux assemblées du Congrès, Nancy Pelosi et Chuck Schumer. Il a alors réitéré ses critiques, menaçant de geler toute forme de collaboration avec les démocrates tant que ces derniers n'auront pas mis fin à leurs investigations.
Refus de coopérer
Peu avant l'entretien, censé porter sur un vaste programme d'infrastructures, Nancy Pelosi l'avait publiquement accusé d'être "engagé dans une opération de dissimulation". Les faits reprochés au président pourraient "justifier une procédure de destitution", a-t-elle ajouté.
Une déclaration très remarquée puisque la cheffe démocrate s'applique au contraire depuis des mois à décourager les élus de son parti favorables à une telle option, trop risquée et impopulaire selon elle.
Mais le débat a pris une nouvelle ampleur après de nouveaux refus de l'administration Trump cette semaine de coopérer avec leurs enquêtes parlementaires.
Au point que Nancy Pelosi a organisé une réunion pour discuter de la question avec certains élus, peu avant sa visite à la Maison Blanche.
"Hier soir j'ai entendu qu'ils allaient se réunir juste avant cette réunion pour parler du mot +i+. Vous vous rendez compte?", s'est indigné Donald Trump, en référence au mot anglais pour "destitution": "impeachment".
En colère, le président est arrivé en retard à la réunion. Sans serrer les mains des démocrates et sans s'asseoir, il a accusé Nancy Pelosi d'avoir dit quelque chose de "terrible", selon une source démocrate. Puis il est reparti.
Argument de campagne
Briguant un second mandat, le président républicain a d'ailleurs choisi son argument de campagne: en gaspillant leur énergie à le "harceler" avec leurs enquêtes parlementaires, les démocrates négligent leur travail, et donc les électeurs.
Les chefs démocrates craignent cet angle d'attaque et se demandent comment rendre audible leur message sur les questions qui préoccupent vraiment les Américains si le débat sur une procédure de destitution brouille toutes les ondes.
afp/pym