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Haute voltige diplomatique pour Obama à Moscou

Les deux présidents lors d'un sommet du G20 cette année.
Les deux présidents lors d'un sommet du G20 cette année.
Barack Obama arrive lundi à Moscou pour relancer des relations bilatérales qui s'étaient fortement détériorées sous son prédécesseur. Le président américain mise pour cela sur son homologue Dmitri Medvedev, quitte à agacer Vladimir Poutine.

Les deux présidents vont s'entretenir pendant plusieurs heures
dès lundi et conclure un accord sur l'Afghanistan.

Annonce ou pas annonce?

Ils devraient également annoncer un accord préalable permettant
de parvenir avant fin 2009 à un accord final sur la limitation des
armes nucléaires et un nouveau traité START, sujet emblématique des
relations russo-américaines depuis la "détente" des années 1970 et
1980. Signé quelques mois avant l'effondrement de l'URSS en 1991,
START a conduit à une réduction des arsenaux stratégiques des deux
pays de 10'000 à moins de 6000 têtes nucléaires. START expire le 5
décembre.



"Je m'attends à ce qu'on ait une annonce", a déclaré à Moscou un
haut responsable de la Maison Blanche pour les problèmes
d'armement, Gary Samore. Une source diplomatique russe a toutefois
prévenu dimanche que les négociateurs russes et américains ne
s'étaient "pas définitivement mis d'accord sur ce document".

Passe d'arme entre Obama et Poutine

Mardi, Barack Obama prendra un petit-déjeuner avec Vladimir
Poutine, l'homme fort de la Russie devenu Premier ministre après
l'arrivée de Dmitri Medvedev au Kremlin en mai 2008. Le président
américain a d'ores et déjà donné du piment à sa visite en estimant
que Vladimir Poutine avait "un pied dans la vieille manière de
conduire les affaires, et un pied dans la nouvelle". Le Premier
ministre lui a répondu que c'était à Washington de renoncer à sa
"mentalité des blocs".



Cet échange à distance a fait les choux gras de la presse russe.
"Le président américain a mis le Premier ministre russe en mauvaise
posture", titrait samedi le quotidien Kommersant. "Selon le
président américain, Poutine a des jambes trop écartées", lui
faisait écho le journal populaire Moskovski Komsomolets (MK).



Barack Obama a en revanche fait l'éloge de Dmitri Medvedev, une
personnalité "profonde et progressiste" qui "mène son pays avec
succès dans le 21e siècle". Pour MK, "les yankees ont lancé un jeu
diplomatique risqué" en cherchant à "diviser le tandem" au pouvoir
en Russie.



Dans une interview aux médias russes, Barack Obama a été plus
consensuel, qualifiant Vladimir Poutine de "leader très fort pour
le peuple russe". Il a dit vouloir construire une relation "d'égal
à égal" avec Moscou.



afp/cer

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Des relations bilatérales malmenées

La guerre russo-géorgienne d'août 2008 a achevé de plonger au plus bas les relations avec Washington, marquées sous le gouvernement de George W. Bush par une série de lourds contentieux, de l'élargissement de l'Otan au projet de bouclier antimissile américain en Europe.

La Russie, qui s'est sentie humiliée après la chute de l'URSS et la perte de son statut de superpuissance, s'emploie depuis l'arrivée de Vladimir Poutine au pouvoir à retrouver sa place sur la scène internationale.

Incident lors d'une visite en 2005

Le président américain, son épouse Michelle et leurs deux filles seront logés dans le luxueux hôtel Ritz Carlton, à deux pas de la Place rouge.

Barack Obama a toutes les chances d'être mieux accueilli en Russie qu'en 2005.

Alors sénateur, il avait été retenu pendant trois heures avec son collègue Richard Lugar à l'aéroport de Perm, dans l'Oural, par les gardes-frontières qui voulaient inspecter leur avion.