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Chine: une première Gay Pride discrète à Shanghai

Les homosexuels chinois respirent après leur toute première Gay Pride.
Les homosexuels chinois respirent après leur toute première Gay Pride.
La première Gay Pride de Chine s'est terminée dimanche dans une ambiance bon enfant et au soulagement des organisateur. L'événement s'est tenu durant toute la semaine à Shanghai, malgré les manoeuvres d'intimidation des autorités.

Le point d'orgue de cette semaine de la fierté homosexuelle a
été une fête samedi dans un restaurant centre de la métropole de
l'est chinois en présence de centaines de personnes. Les grilles du
jardin de l'établissement avaient été habillées d'une grande
bannière de tissu arc-en-ciel, emblème de la communauté gay dans le
monde entier, cachant les festivités à la rue.

Des drag queens faisant des reprises rock ou en habit
traditionnel de chanteur d'opéra chinois ont assuré l'animation.
Une série de tombolas, un concours de body-builders, ou encore un
défilé de mode ont aussi distrait la petite foule bigarrée.

Quatre mariages pour un point point d'orgue

Quatre "mariages" gays - deux couples chinois, deux couples
étrangers - ont clos l'après-midi, avant que deux bus emmènent une
partie du public dans un bar branché pour poursuivre la fête jusque
tard dans la nuit.



"Nous sommes très contents de la grande journée de fête (de
samedi), nous avons eu ce que nous voulions", estime Kenneth Tan,
l'un des membres de l'Association Shanghai LGBT (pour Lesbienne,
Gay, Bisexuel ou Transsexuel), en charge de la première Gay Pride
jamais organisée en Chine.



Les organisateurs avaient adopté un profil bas pour éviter les
ennuis. Le traditionnel défilé haut en couleur des Gay Pride du
monde entier avait été écarté d'emblée et la Shanghai LGBT avait
préféré une série d'événements plus feutrés - ateliers, expositions
artistiques, soirée littéraire - dans des lieux privés, étant ainsi
dispensée d'avoir à demander des autorisations.



Des accrocs ont toutefois émaillé dans la semaine l'organisation
de l'événement, avec l'intervention des autorités locales dans
plusieurs lieux. Une projection de film et une pièce de théâtre ont
notamment été interdites.



Les festivités du week-end, elles, ont pu se dérouler sans heurt.
Samedi, la police est apparue lors de la fête, qu'elle a quittée
après s'être entretenue avec les organisateurs, selon la Shanghai
LGBT.

Une déviance criminelle jusqu'il y a peu

"J'ai été triste d'apprendre les annulations, mais pas si
surpris que ça. Le gouvernement craint les rassemblements et veut à
tout prix les éviter. En particulier cette année, qui est un peu
spéciale, avec le soixantième anniversaire (du régime communiste)",
explique Liu Yang, gay chinois de 27 ans.



"Cela rappelle juste que la Chine reste un régime autoritaire, où
l'homosexualité reste taboue", assène Xing Wang, américain
d'origine chinoise installé à Shanghai. Les relations sexuelles
entre personnes du même sexe n'ont été décriminalisées qu'en 1997,
tandis que l'homosexualité a été considérée comme une maladie
mentale jusqu'en 2001 en Chine.



afp/ats/jeh

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Ailleurs dans le monde

En Croatie, des tensions ont émaillé la Gay Pride de Zagreb.

La police a dû s'interposer pour empêcher quelques dizaines de militants d'extrême-droite d'approcher le défilé, auquel ont participé environ 800 personnes, selon les organisateurs.

Après la parade, les participants se sont rassemblés au parc Zrinjevac pour assister à un concert, entourés par un cordon de police.

Rome et Athènes ont également vécu leurs gay prides samedi. Quelque 2000 personnes ont défilé dans le centre de la capitale grecque pour réclamer "l'égalité à 100%", et notamment le droit au mariage.

Le tribunal de Rhodes a annulé le 5 mai les mariages civils de deux couples homosexuels célébrés en juin 2008 sur la petite île de Tilos (Dodécanèse).

Dans la Ville éternelle, le cortège a rassemblé jusqu'à 300'000 personnes, selon les organisateurs, pour réclamer l'égalité des droits.

Plus de vingt chars ont paradé dans la ville, dont l'un arborait à sa proue un dinosaure de plastique dont la tête avait été ornée d'une photo du pape Benoît XVI.