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La contestation iranienne s'empare du numérique

Le numérique devient le vecteur de la contestation en Iran.
Le numérique devient le vecteur de la contestation en Iran.
Les manifestants iraniens contestant le résultat du scrutin présidentiel ont eu recours au site Twitter pour appeler à la résistance et diffuser des informations sur les affrontements avec la police et les partisans du président réélu Mahmoud Ahmadinejad.

Des messages venus d'Iran ont afflué lundi sur la populaire
plateforme de micro-blogs en dépit des efforts des autorités sur
place pour limiter les informations liées aux manifestations.



Des liens vers des photos présentées comme étant celles de
manifestants blessés ou tués circulaient également sur le site de
socialisation, alors que la mort d'un manifestant et plusieurs
blessés par balles lors d' un rassemblement à Téhéran de partisans de Mir Hossein Moussavi
étaient rapportés.

Une offensive d'envergure

Sur le site Twitter, dont le siège se trouve aux Etats-Unis, le
sujet le plus important du jour était «Iran élection». Un
internaute baptisé «Persiankiwi» semblait orchestrer des attaques
informatiques contre des sites internet officiels iraniens tout en
publiant des informations en temps réel sur les évènements.



«Nous devons nous déconnecter», écrivait-il à la mi-journée lundi.
«Nous devons aussi nous déplacer - trop longtemps ici - c'est
dangereux». Dans un message diffusé plus tard, l'internaute
poursuivait: «Attaqués dans les rues par des hommes sur des motos
armés de matraques - tirs de coups de feu en l'air - feux dans
toute la ville - rues bloquées».

Alternative à des médias contestés

Les utilisateurs de Twitter fustigeaient également les grands
médias pour leur couverture, jugée peu exhaustive, de la situation
en Iran. Une page baptisée «CNNfail» (CNN échec) s'en prenait
notamment à la grande chaîne américaine.



Par ailleurs, des utilisateurs de Twitter comme «bwernson»
communiquaient des adresses de serveurs relais (proxy) pour déjouer
des blocages visant internet en Iran. D'autres comme
«GeniusBastard» intervenaient pour exhorter les utilisateurs à
maintenir les adresses de ces serveurs en dehors de comptes Twitter
publics.



«Les mouvements de résistance non-violents sont habituellement
menés par des étudiants, de jeunes gens qui sont de plus en plus
souvent nés à l'ère numérique», a renchéri Patrick Meir, l'un des
responsables d'Ushadidi sur le site iRevolution.



Dans un message intitulé «Comment communiquer en sécurité dans un
environnement répressif», il a toutefois lancé une mise en garde:
«Les militants politiques doivent savoir que leurs régimes
deviennent plus malins et plus efficaces, et non pas plus idiots et
ignorants».

Plusieurs coupures de réseau

Le premier réseau de téléphonie portable, qui est contrôlé par
l'Etat, a été coupé à plusieurs reprises à Téhéran depuis
l'élection de vendredi. Vendredi et samedi soir, le réseau portable
et les téléphones ne fonctionnaient plus.



Le réseau de SMS avait été coupé dès vendredi matin, jour du
scrutin. Le réseau de SMS servait de moyen de communication pour
les partisans du candidat Mir Hossein Moussavi, le principal rival
du président sortant.



Par ailleurs, les réseaux Youtube et Facebook ainsi que plusieurs
sites internet réformateurs iraniens, notamment Jomhouriat, Norouz,
Emrouz, Entekab, Shahbnews et Aftabnews ont été filtrés par les
autorités dès vendredi après-midi et les internautes n'y avaient
plus accès.



afp/sbo

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Le «net furtif» et les SMS

Mais même si le régime parvenait à paralyser internet et les communications des téléphones portables, les manifestants auraient encore la possibilité de recourir au «sneakernet» («net furtif»).

Le «sneakernet» est une méthode consistant à transporter disques durs ou clés USB chargés de données hors d'atteinte de la censure.

«Il y a toujours moyen de faire circuler des messages et les faire parvenir au vaste monde», a expliqué Erik Hersman, cofondateur d'Ushadidi, une plateforme d'informations pour téléphone portable créée au Kenya après les violences post-électorales de 2008 et qui se veut «alimentée par la foule».

«De tous les moyens de communication, les SMS sont la dernière barrière à franchir et les plus faciles à propager», a-t-il ajouté.

Or Twitter permet à ses utilisateurs d'envoyer des messages de 140 caractères ou moins à toutes les personnes abonnées à leurs flux, sur téléphone portable ou ordinateur.