Le sort de cet homme politique de 32 ans, au pouvoir depuis fin 2017, a été scellé en début de matinée par la décision du FPÖ, son ancien allié, de voter la défiance sur laquelle les députés se sont prononcés lundi.
Le FPÖ "va approuver" la motion, avait annoncé Norbert Hofer, le nouveau chef de cette formation d'extrême droite, après une réunion de ses instances dirigeantes à Vienne. Le Parti social-démocrate avait quant à lui fait savoir dimanche soir qu'il voterait lui aussi la censure.
Les résultats ont été proclamés par la vice-présidente du Parlement, Doris Bures, qui n'a toutefois pas chiffré les sufffrages.
"La confiance a disparu"
Le FPÖ avait multiplié ces derniers jours les attaques contre Sebastian Kurz, le chef du parti conservateur ÖVP, qui l'a écarté sans ménagement du gouvernement à la suite des révélations désastreuses de l'Ibizagate (voir encadré).
Pour l'ex-chef du FPÖ, Heinz-Christian Strache, acculé à la démission de tous ses mandats dans la foulée de ce scandale, exiger le départ du chancelier est "logique". La "confiance a disparu", avait lancé le secrétaire général de la formation Harald Vilimsky.
Devant le Parlement réuni depuis le milieu de journée pour débattre de la motion de censure, Sebastian Kurz a jugé que "personne dans le pays ne pourra comprendre la volonté de renverser le gouvernement". Selon certains analystes, le chef des conservateurs pourrait même en tirer un regain de popularité dans l'opinion.
ats/gma
Le scandale de l'Ibizagate
La coalition ÖVP-FPÖ a volé en éclats après la diffusion le 17 mai d'une vidéo piège tournée en 2017 sur l'île espagnole d'Ibiza, dans laquelle on voit Heinz-Christian Strache se montrant prêt à offrir à une fausse nièce d'un oligarque russe d'importants marchés publics en échange de financements illégaux.
La chute de celui qui dirigeait le FPÖ depuis quatorze ans et occupait le poste de vice-chancelier dans la coalition formée en 2017 avec la droite a été suivie du limogeage par Sebastian Kurz du ministre de l'Intérieur d'extrême droite, affaibli par de multiples dérapages.
En représailles, les autres ministres FPÖ ont quitté le gouvernement, laissant le parti conservateur seul à la barre, jusqu'aux élections législatives anticipées qui auront lieu en septembre prochain.