La fusée Atlas V s'est arrachée de son pas de tir de la base
aérienne de Cap Canaveral en Floride, proche du Centre spatial
Kennedy, à 23h32 heure suisse, avec à son bord les sondes LRO
(Lunar Reconnaissance Orbiter) et LCROSS (Lunar Crater Observation
and Sensing Satellite)
L'agence spatiale américaine envisage de renvoyer des astronautes
sur la Lune dans le cadre du projet d'exploration spatial dévoilé
en 2004 par l'ancien président américain George W. Bush. Ces sondes
sont la première étape pour préparer des missions d'exploration
habitée vers Mars et dans l'ensemble du système solaire.
Premier pas pour l'avenir
Le président américain Barack Obama a décidé de revoir ce
programme baptisé "Constellation" mais sans jusqu'à présent
remettre en cause ses grands objectifs. La sonde LRO constitue avec
son compagnon LCROSS la première mission préparatoire de cet
ambitieux projet.
"Cette mission robotique nous donnera les informations nécessaires
pour prendre les meilleures décisions quant à la future présence
humaine sur la Lune", a expliqué lundi Todd May, un responsable de
la Nasa.
Le LRO, une sonde de 1916 kilos, sera placée en orbite polaire, ce
qui lui fera survoler la Lune à une altitude de 50 kilomètres. Son
voyage de la Terre à la Lune, distante de quelque 384'000
kilomètres, prendra quatre jours.
De l'eau sur la Lune?
Ses principaux objectifs seront, durant une mission de douze
mois, de cartographier la surface lunaire avec un degré de
précision inégalé, de repérer des sites possibles d'alunissage et
de rechercher la présence éventuelle de glace, notamment dans des
cratères en permanence dans l'obscurité.
La sonde LCROSS, lancée à bord de la même fusée Atlas V, a une
mission très spécifique de quête d'eau dans un cratère près du pôle
sud. Des émanations d'hydrogène détectées précédemment pourraient
signifier la présence de glace.
ats/bkel
La difficile quête de l'eau
La LCROSS (Lunar Crater Observation and Sensing Satellite) restera attachée durant son périple de trois mois vers la Lune au deuxième étage de la fusée Atlas V, appelé Centaur.
Elle s'en séparera avant qu'il n'aille s'écraser dans un cratère lunaire.
LCROSS, d'une masse de 891 kilos, subira le même sort quatre minutes plus tard, le temps pour ses neuf instruments de mesure, dont trois spectromètres, de capter et d'analyser les particules dans le panache de 350 tonnes de matériaux ayant résulté du choc, avant de transmettre les résultats à la Terre.
Il sera alors possible de déterminer si de l'eau se trouve dans ce cratère.
L'impact de Centaur, un engin de 2,36 tonnes, équivaudra à l'explosion d'une tonne d'explosif qui devrait éjecter des débris jusqu'à six kilomètres d'altitude et creuser un cratère de 20 mètres de diamètre sur quatre de profondeur.
Des télescopes terrestres et spatiaux, dont Hubble, observeront aussi ces impacts pour faire des mesures.