Mardi, plusieurs heures avant le dépôt du texte, des dizaines de milliers de jeunes femmes, en majorité, brandissant des foulards verts, signe de ralliement à la cause pro-IVG, se sont mobilisées devant le Congrès, où sera examinée la proposition présentée par 15 députés des principaux partis politiques.
La libéralisation de l'IVG en Argentine avait échoué de justesse en 2018. En janvier dernier, le cas d'une fillette de 11 ans qui s'est vue refuser son droit à l'avortement alors qu'elle avait été violée a remis le sujet au centre de toutes les mobilisations.
Autorisation parentale non requise
Le nouveau projet de loi, auquel peu de modifications ont été apportées par rapport à celui rejeté l'an dernier par les sénateurs, prévoit un droit à l'interruption volontaire de grossesse jusqu'à la 14e semaine de grossesse, au-delà en cas de viol. Ajout plus radical: le consentement parental ne serait pas requis pour les filles de plus de 13 ans et l’objection de conscience non autorisée pour le personnel de santé.
En l'état, le droit argentin n'autorise l'avortement que si la grossesse menace la santé de la femme enceinte ou si elle résulte d'un viol.
IVG taboue en Amérique latine
D'après les estimations du ministère de la Santé, il y a au moins 350'000 avortements illégaux en Argentine chaque année. Les organisations internationales de défense des droits de l'homme estiment de leur côté que le chiffre réel pourrait être plus élevé.
L'Uruguay (depuis 2012), Cuba (depuis 1965) et le Guyana (depuis 2006) sont les seuls pays d'Amérique latine à autoriser l'avortement sans condition.
agences/ani