"Si nous avions eu la conviction que le président n'avait clairement pas commis un délit, nous l'aurions dit", a assuré Robert Mueller, dans sa première déclaration publique sur l'enquête russe. Le procureur spécial américain a mené pendant près de deux ans son enquête ultra-sensible à l'abri des regards. "Tout se trouve noir sur blanc dans le rapport", a-t-il rappelé, revenant sur le choix de ne pas inculper le président.
"Un président ne peut être poursuivi pour une infraction fédérale tant qu'il est en fonction. C'est anticonstitutionnel", a-t-il encore justifié, lors de cette allocution d'une dizaine de minutes.
L'ancien chef du FBI a également indiqué qu'il ne jugeait pas "approprié" de témoigner au Congrès, malgré le souhait des démocrates de l'entendre sur son enquête.
Interférences "multiples et systématiques"
Robert Mueller a rendu ses conclusions dans un document de plus de 400 pages publié le 18 avril. Mais il s'agissait d'une version expurgée de nombreuses données présentées comme confidentielles. Il en a résumé mercredi la principale conclusion par ces mots: il y a eu des "efforts multiples et systématiques pour interférer dans notre élection" présidentielle en 2016.
Mais le procureur Mueller, tout en confirmant l'existence de "nombreux liens" entre la Russie et des membres de l'équipe de campagne du candidat républicain, a estimé ne pas avoir de preuves d'une quelconque entente entre les deux parties.
Robert Mueller, 74 ans, a par ailleurs annoncé qu'il démissionnait des services du ministère de la Justice, pour retourner à la vie privée.
jvia avec afp