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Le CICR veut développer le droit humanitaire

Jakob Kellenberger au siège du CICR à Genève, en décembre 2007.
Jakob Kellenberger au siège du CICR à Genève, en décembre 2007.
A l'occasion du 60e anniversaire des Conventions de Genève, le président du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) Jakob Kellenberger a exprimé mardi sa volonté de mieux les faire respecter, mais aussi de continuer à développer le droit humanitaire.

«Les règles existantes du droit international humanitaire
restent tout à fait pertinentes et continuent à être très utiles»,
a déclaré le président du Comité international de la Croix-Rouge
(CICR), lors d'une conférence de presse à Genève.



Une étude sur les développements possibles du droit international
humanitaire (DIH) doit être bientôt finalisée. Elle portera
notamment sur la distinction entre civils et combattants, les cas
d'internement pour des raisons de sécurité, la protection des
déplacés internes, a indiqué Jakob Kellenberger.

Nombreuses violations

Les Conventions de Genève ont été adoptées le 12 août 1949.
Soixante ans plus tard, leurs dispositions sont «bien trop souvent
violées», a affirmé le président du CICR, mais «de manière
générale, le respect du droit humanitaire n'est pas affaibli»,
a-t-il estimé.



«C'est avoir une fausse impression que de penser que les
violations sont la règle et le respect du droit l'exception», a
déclaré Jakob Kellenberger. Le CICR entend continuer à se battre
pour un meilleur respect du droit.

Guerre contre le terrorisme

Le responsable du CICR a fait remarquer que la remise en cause
de la pertinence des Conventions de Genève dans la «guerre contre
le terrorisme» n'a pas aidé. Elle a servi de prétexte à certains
pour ne pas respecter le droit, a-t-il estimé.



Interrogé sur les détentions illimitées et au secret sur la base
américaine de Guantanamo ainsi que la base de Bagram en
Afghanistan, Jakob Kellenberger a estimé qu'il pourrait être utile
de développer des garanties pour les personnes internées à des fins
de sécurité.



Le CICR fera part mercredi aux représentants des Etats de la
nécessité de mieux respecter le droit existant et en même temps de
sa volonté d'en clarifier certains points dans le futur, lors d'une
cérémonie au siège de l'organisation.



ats/ls

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Protection des civils et respect des prisonniers

Les Conventions de Genève protègent les civils vivant dans des zones touchées par des conflits armés. Selon les textes, «ni la population civile en tant que telle ni les personnes civiles ne devront être l'objet l'attaques. Sont interdits les actes ou menaces de violence dont le but principal est de répandre la terreur parmi la population civile».

Concernant le droit des prisonniers, les textes stipulent que «les prisonniers de guerre doivent être traités en tout temps avec humanité». Aucun d'entre eux «ne pourra être soumis à une mutilation physique ou à une expérience médicale ou scientifique de quelque nature qu'elle soit» (...).

Les Conventions de Genève sont méconnues

La connaissance des Conventions de Genève diffère fortement selon les pays, selon une enquête réalisée par le CICR. Un peu moins de la moitié des personnes interrogées dans huit pays en conflit en a entendu parler.

Un échantillon représentatif de 4000 personnes a été interrogé dans huit pays qui traversent ou ont traversé un conflit armé. Globalement, 42% d'entre elles ont entendu parler des Conventions.

Plus de la moitié (56%) de celles qui les connaissent estiment qu'elles ont pour effet de «limiter les souffrances des civils en temps de guerre».

Les Libériens ont l'avis le plus positif sur les effets des Conventions: pour 85% d'entre eux, elles ont un impact important ou relativement important. Ils sont 70% en Afghanistan et 67% en Géorgie à partager cet avis.

Mais 50% des Philippins, 49% des Libanais et 48% des Colombiens affirment que les Conventions n'ont pas d'impact ou très peu. Les opinions sont également partagées en RDC (53% d'opinions positives) et en Haïti (44%).