Selon un rapport de la police fédérale (GRC) publié en 2014, presque 1200 femmes issues de populations indigènes ont été victimes de disparitions ou de meurtres non élucidés entre 1980 et 2012. L’association des femmes autochtones du Canada évoque même un chiffre supérieur à 4000.
Mise sur pied en 2016 par le Premier ministre Justin Trudeau pour lever le voile sur ces tragédies, une Commission d’enquête conclut à un génocide, tout en estimant que nul ne peut connaître le nombre exact de victimes. 2400 membres des communautés indigènes ont été entendus dans l'enquête à la retranscription longue de 1200 pages, dont la parution est prévue lundi.
Lois coloniales à l'origine des discriminations
Les autochtones canadiens subissent des discriminations basées sur des textes coloniaux. La Loi sur les Indiens introduite en 1876 donne droit au gouvernement d’attribuer des statuts, notamment les gouvernements locaux des Premières Nations. Dans les années 60, des enfants autochtones retirés à leur famille ont été mis à l'adoption, parfois pour les vendre à l’étranger. D'autres ont été placés dans des pensionnats religieux avec pour but avoué du gouvernement de les évangéliser et éradiquer leur identité culturelle.
L'an dernier, Justin Trudeau a présenté les excuses de l'Etat pour ces pensionnats et a fait de la réconciliation avec les 1,6 million d'aborigènes (soit 4 % de la population du pays) une priorité. La publication de l'enquête lundi promet de faire du bruit au Canada.
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