"C'est une blague!", s'énerve Maria, empêchée de faire le plein malgré des heures d'attente devant une station-service. Depuis lundi, les automobilistes de l'Etat de Lara, à l'ouest du Venezuela, ne sont autorisés à acheter que 30 litres d'essence par semaine et par véhicule.
Dans les Etats de Bolivar (sud) et de Monagas (ouest), le rationnement s'applique en fonction des numéros de plaque d'immatriculation des véhicules.
Les plus grandes réserves pétrolières au monde
Chroniques depuis des années dans certains Etats, les pénuries de combustibles se sont aggravées ces dernières semaines en raison des sanctions imposées par les Etats-Unis contre Caracas et la compagnie publique de pétrole PDVSA. Les autorités tentent de réagir en mettant en place des plans de rationnement.
Au Venezuela, détenteur des plus grandes réserves pétrolières du monde, l'essence est pratiquement gratuite: un dollar permet d'acheter plus d'un million de litres. Le président Nicolas Maduro avait annoncé en août une hausse des prix à la pompe, mais la mesure n'est jamais entrée en vigueur.
Le raffinage rendu difficile
Selon des chiffres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), la production vénézuélienne a été divisée par trois en dix ans, dégringolant à 1,03 million barils/jour en avril. Et la situation s'agrave encore ces derniers mois, même si les autorités assurent que tout va rentrer dans l'ordre dans les prochains jours.
L'embargo pétrolier imposé par Washington depuis fin avril pour accentuer la pression sur le gouvernement de Nicolas Maduro et le contraindre le président socialiste à quitter le pouvoir a bloqué non seulement les exportations vers les Etats-Unis, mais aussi les importations de diluants, nécessaires au raffinage du brut lourd vénézuélien, et d'essence raffinée pour la consommation intérieure.
afp/boi