"Nous sommes en urgence absolue, le système ne fonctionne plus", a déclaré à la presse le responsable par intérim de la Police aux frontières (CBP) John Sanders.
Après l'entrée en fonction de Donald Trump en janvier 2017, les arrestations à la frontière étaient inférieures à 20'000 par mois. Elles ont connu depuis une hausse constante, dépassant les 100'000 en mars et avril.
Le milliardaire républicain, qui a fait de la lutte contre l'immigration illégale un des marqueurs de sa présidence, accuse le Mexique de laisser passer ces migrants et menace d'imposer dès lundi des taxes sur ses importations.
Une délégation mexicaine est attendue mercredi après-midi à la Maison Blanche, où elle va plaider contre ces droits de douane.
Essentiellement des familles
Au-delà des chiffres globaux, les données démographiques des migrants interpellés ont radicalement changé. Il s'agissait auparavant principalement d'hommes seuls, souvent originaires du Mexique, venant travailler aux Etats-Unis.
Mais en mai, près de 90'000 des migrants appréhendés se trouvaient en famille, 12'000 étaient des mineurs non accompagnés et seuls 43'000 des adultes seuls, selon les chiffres du CBP.
La grande majorité des migrants viennent désormais du Honduras, du Salvador et du Guatemala, des pays parmi les plus pauvres et les plus violents du continent, et déposent une demande d'asile à leur arrivée. Et ils voyagent en groupe - des groupes dont la taille est de plus en plus grande.
Aussi en provenance du continent africain
Un groupe de plus de 1000 personnes a été arrêté la semaine dernière, le plus grand groupe d'étrangers illégaux appréhendé à la frontière à ce jour, ont rappelé les gardes-frontière.
Autre "première", un groupe de 117 Africains, originaires du Congo, d'Angola ou du Cameroun, a été interpellé en mai, ont-ils ajouté.
Au total, 182 "grands groupes" (de plus de 100 personnes) ont été arrêtés depuis le 1er octobre 2018 (soit le début de l'année fiscale 2019) contre 13 sur toute l'année fiscale 2018 ou deux sur l'année fiscale 2017.
afp/jfe