Il ne reste rien du campement installé depuis des mois devant le QG de l'armée, sauf quelques débris de ce qui fut le coeur de la contestation soudanaise. Des habitants décrivent une situation de "terreur" avec la présence de paramilitaires des Forces de soutien rapide (RSF), accusés par les chefs de la contestation d'avoir mené la répression qui aurait fait 61 morts, selon un dernier bilan des autorités. Le comité des médecins, proche des manifestants, fait quant à lui état d'au moins 108 morts et plus de 500 blessés.
>> Lire : La répression de la contestation au Soudan a fait 60 morts en deux jours
L'Union africaine (UA) a suspendu jeudi le Soudan de l'organisation jusqu'au rétablissement d'un pouvoir civil. "J'exhorte les autorités soudanaises à se rapprocher à nouveau des manifestants civils afin d'essayer de trouver une issue", a annoncé Johathan Allen, l'ambassadeur adjoint du Royaume-Uni à l'ONU. "Et j'exhorte mes collègues du Conseil de sécurité à soutenir les autorités régionales de l'UA dans ses efforts pour trouver une résolution." L'Union européenne a salué la décision de l'UA et réclamé "la cessation immédiate de la violence et une enquête crédible sur les événements criminels".
Appel à la désobéissance civile
Vendredi, le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed rencontre à Karthoum les dirigeants du Conseil militaire qui a pris le pouvoir après le renversement du président Omar el-Béchir le 11 avril. Ils tenteront une médiation entre la contestation et les militaires.
Un appel à "la grève générale et à la désobéissance civile jusqu'au renversement du régime" a été lancé par les contestataires. Et malgré le climat de répression désormais en place au Soudan, ils souhaitent poursuivre la lutte de manière pacifique.
Antoine Silacci/afp/ani