"La Nasa ouvre la Station spatiale internationale aux opportunités commerciales", a annoncé Jeff DeWit, le directeur financier de l'agence spatiale américaine.
La Nasa autorisera jusqu'à deux missions courtes d'astronautes privés par an, soit des séjours jusqu'à 30 jours, a précisé l'agence spatiale. Potentiellement, jusqu'à une douzaine d'astronautes privés pourraient ainsi séjourner à bord de l'ISS par an, mais sans effectuer de sortie dans le vide spatial. Ils pourront être de n'importe quelle nationalité.
58 millions l'aller-retour
Mais ces astronautes privés, comme la Nasa préfère les appeler, devront être transportés exclusivement par les deux sociétés américaines qui développent en ce moment des véhicules pour la Nasa: SpaceX, avec la capsule Crew Dragon, et Boeing, qui construit la capsule Starliner.
Ni Dragon ni Starliner ne sont encore prêtes. En théorie, les capsules concurrentes doivent être opérationnelles à la fin de 2019, mais le calendrier dépend encore de la réussite de plusieurs tests. Ce sera donc 2020 au plus tôt pour ces missions privées.
Ces sociétés choisiront les clients et leur factureront le voyage, qui sera la partie la plus coûteuse de l'aventure: de l'ordre de 58 millions de dollars par aller-retour, qui est le tarif moyen qui sera facturé à la Nasa pour transporter ses astronautes.
Mais les touristes paieront la Nasa pour le séjour en orbite, pour la nourriture, l'eau et tout le système de support de la vie à bord. "Cela coûtera environ 35'000 dollars par nuit, par astronaute", selon Jeff DeWit. L'internet ne sera pas inclus: 50 dollars par gigaoctet.
Business en orbite
Le changement de politique annoncé vendredi inclut aussi l'ouverture des parties américaines de la station à des entreprises privées pour des "activités commerciales et marketing".
Cela inclut les start-ups qui développent la fabrication de matériaux en apesanteur, par exemple. Les fibres optiques sont d'une qualité inégalée lorsqu'elles sont fabriquées en apesanteur.
L'idée est de développer l'économie de l'espace dans l'espoir de voir le secteur privé reprendre un jour l'ISS, que les Etats-Unis devraient arrêter de financer à la fin des années 2020. "Nous voulons devenir locataire, et non plus propriétaire", avait expliqué Jim Bridenstine, administrateur de la Nasa, en avril à des journalistes.
L'agence spatiale veut dégager des moyens financiers pour la mission Artémis de retour sur la Lune en 2024, et l'envoi des premiers humains sur Mars, peut-être dans la décennie suivante.
afp/jfe
Premier touriste de l'espace en 2001
L'ISS n'appartient pas à la Nasa: la station a été construite avec la Russie depuis 1998, et d'autres nations participent et envoient des astronautes. Mais les Etats-Unis détiennent et contrôlent la majorité des modules.
Ces touristes de l'espace ne seront pas les premiers: l'homme d'affaires américain Dennis Tito fut le premier, en 2001. Il avait payé la Russie environ 20 millions de dollars à l'époque. Quelques autres l'avaient suivi, jusqu'au Canadien Guy Laliberté, fondateur du Cirque du Soleil, en 2009.