A Amsterdam, plus de 1000 personnes ont dénoncé «la politique
répressive» de Téhéran, parmi lesquelles l'avocate et Prix Nobel de
la Paix iranienne Chirine Ebadi. A Londres, ce sont également un
millier de personnes qui brandissaient des drapeaux verts, ou qui
portaient parfois des rubans ou bandeaux de même couleur. Ils
étaient aussi 400 à Berlin.
Genève et Lausanne
A Genève, quelque 250 manifestants ont
scandé «Honte à toi Ahmadinejad» devant le siège de l'ONU, certains
préférant couvrir leurs visages de peur d'être identifiés par
d'éventuels informateurs du régime.
Une délégation des opposants devait ensuite se rendre au Haut
commissariat de l'ONU pour les droits de l'homme pour y remettre
une lettre destinée à la Haut commissaire, Navanethem Pillay.
Une vingtaine de personnes ont également manifesté sur la place
Saint-François à Lausanne.
L'une des plus importantes manifestations s'est déroulée à
Stockholm où se sont rassemblées plusieurs milliers de personnes.
La Suède abrite une importante communauté iranienne, estimée à
80'000 personnes.
La mobilisation concernait aussi d'autres pays, notamment le Japon
et l'Australie, qui ont rassemblé des dizaines de manifestants.
En Iran, appel de l'opposition
En Iran même, les deux
ex-candidats à la présidentielle Mir Hossein Moussavi et Mehdi
Karoubi, ainsi que l'ancien président réformateur Mohammad Khatami,
ont demandé aux dignitaires religieux de mettre un terme à la
«répression» menée par les autorités depuis les manifestations
consécutives à la présidentielle contestée de juin.
Moussavi et Karoubi ont condamné les fraudes massives qui ont
selon eux entaché la réélection de Mahmoud Ahmadinejad le 12 juin.
Des centaines de milliers de personnes ont manifesté contre ce
scrutin dans les semaines qui ont suivi, marquant la plus grave
crise de l'histoire de la République islamique, au cours de
laquelle au moins 20 personnes ont péri.
Les meneurs de l'opposition ont accusé le régime de «barbarie»,
dénonçant des «méthodes d'interrogatoire qui rappellent l'ère
obscure du chah».
afp/ant
Une mort gênante
La presse du camp réformateur a rapporté samedi la mort d'un manifestant de 25 ans arrêté lors des rassemblements commémorant la révolte étudiante de juillet 1999.
Les journaux précisent qu'il s'agit du fils d'Abdolhossein Ruholamini, un conseiller du quatrième candidat à la présidence, Mohsen Rezai, ancien chef des Gardiens de la révolution.
Retrait du vice-président
Le président Mahmoud Ahmadinejad a quant à lui connu son premier revers depuis sa réélection controversée. Son premier vice- président, Esfandiar Rahim Mashaie, a en effet renoncé à ses fonctions à la demande du Guide suprême, cédant aux pressions des conservateurs.
Depuis une semaine, le camp conservateur contestait la promotion d'un homme qui avait fait scandale en juillet 2008 en affirmant que l'Iran était «l'ami du peuple américain et du peuple israélien», dans une entorse à la rhétorique classique du régime.
Le Guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, avait ordonné d'»annuler» la nomination de Esfandiar Rahim Mashaie, très proche du président réélu, alors que ce dernier n'avait cessé jusqu'à samedi de défendre son choix.
Selon le quotidien réformateur Aftab-e Yazd, la polémique autour de cette nomination visait avant tout à détourner l'attention de la crise électorale.