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Iran: Rafsandjani déplore la "confiance perdue"

Hachémi Rafsanjani a lancé de nouvelles attaques.
Hachémi Rafsanjani a lancé de nouvelles attaques.
L'ex-président iranien Rafsandjani a qualifié vendredi les semaines houleuses qui ont suivi la présidentielle controversée du 12 juin de crise politique. Ses propos tenus lors de la prière hebdomadaire à Téhéran ont été suivis par des milliers de partisans de l'opposition qui ont été dispersés.

«Nous sommes tous membres d'une même famille. J'espère par ce
sermon que nous pourrons traverser cette période difficile que l'on
peut qualifier de crise», a déclaré Akbar Hachémi Rafsandjani, qui
livrait pour la première fois en public son analyse de la
situation.



L'ancien chef d'Etat, qui dirige deux institutions clés du régime,
conserve une influence notable au sein du régime. Aucun autre
dignitaire de la République islamique n'avait encore qualifié de
crise les troubles qui ont suivi la réélection contestée du radical
Ahmadinejad le 12 juin.



«Notre principale mission est de retrouver la confiance que le
peuple accordait et qui, dans une certaine mesure, est perdue», a
poursuivi cet ennemi juré d'Ahmadinejad qui l'avait battu à la
présidentielle de 2005.

Répondre aux doutes

«Cette confiance ne peut être rétablie du jour au lendemain.
Nous avons tous été atteints. Aujourd'hui nous avons plus que
jamais besoin d'unité», a-t-il poursuivi. «Un grand nombre de gens
sensés du pays ont dit qu'ils avaient des doutes» quant au résultat
du scrutin. «Nous devrions oeuvrer à répondre à ses doutes», a-t-il
encore ajouté.



«Si les aspects islamique et républicain de la Révolution ne sont
pas sauvegardés, cela veut dire que nous avons oublié les principes
de la Révolution», a-t-il affirmé en se présentant comme un acteur
de celle-ci «sur une base quotidienne».

Recours à la force critiqué

L'ancien président a
également critiqué le recours aux forces de sécurité pour réprimer
durement les manifestations de masse qui ont suivi la proclamation
des résultats de l'élection et réclamé la libération des nombreuses
personnes arrêtées à cette occasion et toujours détenues.



Parmi elles figurent de nombreux journalistes, selon les
organisations de défense des droits de l'homme. «Ce n'est pas
nécessaire de faire pression sur les médias. Il faut que nous les
laissions travailler librement dans le cadre de la loi», a dit
Akbar Hachémi Rafsandjani.



afp/cht

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Coups de matraques et gaz

C'est la première fois depuis plus de deux mois que Rafsandjani, qui soutient le leader de l'opposition Mir Hossein Moussavi, dirigeait la grande prière hebdomadaire à l'université de Téhéran. Son prêche a été suivi par des milliers de personnes.

L'opposition iranienne entendait prouver sa force lors de cette prière, à laquelle a assisté Moussavi pour sa première apparition publique depuis la validation officielle du scrutin le 29 juin.

A l'issue de la prière, des milliers de partisans de Moussavi arborant la couleur verte du candidat modéré et scandant «Ahmadinejad démission!» ont affronté les bassidjis (miliciens islamiques) qui les ont dispersés à coups de matraque et de gaz lacrymogènes. Une quinzaine d'arrestations ont été opérées.

Les partisans de Moussavi ont organisé en juin les manifestations les plus importantes de l'histoire de la République islamique, qui ont ébranlé le régime et fait au moins 20 morts.

La manifestation de vendredi, la première depuis celle du 9 juillet - qui marquait le 10e anniversaire des émeutes étudiantes de 1999 -, intervient au moment où Ahmadinejad constitue son équipe en vue de son second mandat.

Un de ses proches, Esfandiar Rahim Machaie, a été nommé premier vice-président. L'ancien ambassadeur d'Iran auprès de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Ali Akbar Salehi, a lui été désigné chef de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique (OIEA).