Deux des quatre personnes décédées ont été tuées par balles à Khartoum et dans la ville voisine d'Omdourman, tandis que les deux autres ont été "battues et poignardées" et sont mortes dans un hôpital d'Omdourman, a indiqué ce comité de médecins dans des communiqués distincts. Ces personnes ont été victimes "du Conseil militaire de transition" et de ses "milices", a accusé la même source.
Grève générale et barricades
L'Association des professionnels soudanais (SPA), clé de voûte de la contestation, a appelé à la désobéissance civile à partir de ce dimanche pour protester contre le Conseil militaire au pouvoir. Une grève générale et la mise en place de barricades sur les routes sont les principaux outils de la désobéissance évoqués par la SPA. "Ce sont nos moyens pacifiques pour arracher notre droit à la vie face à la barbarie des milices", a-t-elle déclaré dans un communiqué, prévenant que cette campagne ne se terminerait qu'avec l'instauration d'un pouvoir civil.
Dimanche à Bahri, un quartier du nord de la capitale, la police anti-émeute a rapidement tiré des gaz lacrymogènes sur des manifestants qui rassemblaient des briques, des pneus, des pierres, des bouts de fer ou des troncs d'arbres, a indiqué un témoin à l'AFP.
"Presque toutes les routes dans le quartier de Bahri ont des barrages. Les manifestants empêchent même les habitants d'aller au travail", a déclaré ce témoin. Quelques voitures circulaient dimanche matin dans la capitale, mais les transports en commun semblaient absents. La plupart des commerces sont restés portes closes. De nombreux passagers attendent devant l'aéroport alors que le trafic aérien tourne au ralenti depuis près d'une semaine.
118 morts en une semaine
Depuis la destitution par l'armée du président Omar el-Béchir le 11 avril, des milliers de Soudanais réclament le départ des généraux et le transfert du pouvoir aux civils. Mais les négociations entre contestation et militaires ont été suspendues le 20 mai, faute d'accord.
Les manifestants accusent les paramilitaires des RSF (Forces de soutien rapide) d'être à l'origine de la dispersion, le 3 juin dernier, du campement installé devant le QG de l'armée au centre de Khartoum, occupé par des milliers de Soudanais depuis le 6 avril.
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Depuis le déclenchement de cette violente répression, le bilan total des victimes est de 118 morts, selon un comité de médecins proche des manifestants. Le gouvernement, lui, donne le chiffre de 61 morts.
agences/vic