"Selon les civils, ce sont des hommes armés qui sont venus tirer, piller et brûler ce village de 300 habitants. C'est vraiment la désolation", a ajouté une source locale. Cette déclaration a été confirmée par une source sécuritaire malienne qui s'est rendue sur le terrain.
Un premier bilan faisait état de 95 morts, mais il a été ramené à 35, dont 24 enfants, a annoncé le gouvernement jeudi 13 juin.
Conflits intercommunautaires
Depuis l'apparition en 2015 dans le centre du Mali du groupe djihadiste du prédicateur Amadou Koufa, qui recrute prioritairement parmi les Peuls, traditionnellement éleveurs, les affrontements se multiplient entre cette communauté et les ethnies bambara et dogon, qui pratiquent, elles, essentiellement l'agriculture. Ces dernières ont créé des "groupes d'autodéfense".
Ces violences ont culminé le 23 mars dernier avec le massacre, à Ogossagou, près de la frontière burkinabè, de quelque 160 villageois peuls par des membres présumés de ces groupes d'autodéfense.
>> Lire à ce sujet : Le Sahel en proie aux violences djihadistes et intercommunautaires
Tueries dans les deux camps
Depuis janvier 2018, la division des droits de l'homme et de la protection de la Mission de l'ONU au Mali (Minusma) a documenté 91 violations commises par ces groupes contre des membres civils de la population peule, dans les régions de Mopti et de Ségou, ayant fait au moins 488 morts et 110 blessés, a indiqué le 16 mai la Minusma lors d'un point de presse.
Inversement, comme dans l'attaque de ce lundi, des groupes armés de la communauté peule ont commis 67 violations des droits de l'homme contre la population civile de la région de Mopti dans la même période, causant 63 morts et 19 blessés, selon la même source.
afp/vic