Huit hommes et deux femmes briguent le poste de chef du Parti conservateur après la démission de Theresa May vendredi dernier. Le vainqueur accédera du même coup au poste de Premier ministre, car il revient au chef de la formation qui est à la tête d'une majorité au Parlement.
Pour pouvoir participer à la course, chaque candidat devait se prévaloir d’un soutien minimum de huit députés. Cette condition n'a été un problème pour aucun d'entre eux, sauf pour Sam Gyimah, le seul qui souhaitait stopper le Brexit via un deuxième référendum.
"Je suis arrivé à la conclusion que, étant entré dans la course très tard, il ne restait plus assez de temps pour construire un soutien suffisant. J'ai donc décidé de me retirer", a-t-il annoncé dans un communiqué lundi, peu avant l'heure limite de remise des candidatures (18h00 en Suisse).
Le favori Boris Johnson sur ses gardes
Boris Johnson, le champion d'un Brexit "dur", reste le favori. C'est le chouchou des adhérents du parti, prêt à mettre Bruxelles au défi d'un "no deal" avec le Royaume-Uni. Il joue la carte du sauveur et se présente comme le seul candidat capable de fédérer le pays, face à la double menace du populiste Nigel Farage, à droite, et du travailliste Jeremy Corbyn, à gauche.
S'il part largement en tête dans cette course, être le grand favori ne porte par forcément chance chez les conservateurs, car les candidats les plus populaires au départ gagnent rarement à la fin. Cela pourrait expliquer pourquoi Boris Johnson fuit les apparitions en public pour le moment: il ne veut pas faire de faux pas.
En position d'attente
Boris Johnson n'a d'ailleurs pas lancé sa campagne officielle et ne le fera que plus tard dans la semaine. Il attend que tous ses rivaux se dévoilent pour pouvoir se placer au-dessus de la mêlée, se contentant de distiller quelques idées. Comme ce lundi, où il a proposé de baisser les impôts pour les classes moyennes supérieures et les plus riches.
Mais même sans parler, c’est lui qui crée le buzz, et tous ses principaux rivaux se définissent en opposition à lui. Jeremy Hunt, le ministre des affaires étrangères, se présente ainsi comme le négociateur sérieux, taclant au passage ceux qui pratiquent une rhétorique creuse. L’ancien ministre du Brexit Dominic Raab, lui, joue la carte de l’eurosceptique pur et dur. Quant à Michael Gove, le ministre de l’environnement, il a carrément insinué que Boris Johnson était une poule mouillée, en l’exhortant à ne pas se retirer de la course, comme il l’avait fait il y a trois ans.
>> Retrouver la liste des 11 candidats annoncés dans notre article : Theresa May s'efface et ouvre officiellement la course à sa succession
Verdict fin juillet
Le vote pour l'élection du successeur de Theresa May se déroulera en deux temps. Lors d'une première étape, les députés du parti conservateur procéderont par élimination et réduiront le nombre de candidats à deux. Ce sera ensuite au tour des 160'000 membres du parti de départager les finalistes, fin juillet.
Sujet radio: Catherine Ilic
Adaptation web: Vincent Cherpillod