La police a fait usage de gaz lacrymogène, de gaz au poivre et de matraques pour repousser la foule des manifestants vêtus de noir, pour la plupart des jeunes gens et des étudiants.
Les affrontements ont éclaté aux abords du Conseil législatif (LegCo, Parlement) après 15H00 (09H00 en Suisse), à l'expiration du délai que les protestataires avaient donné au gouvernement pour qu'il renonce à son texte.
Les policiers anti-émeutes déployés pour l'occasion se sont rapidement retrouvés en nette minorité face à des protestataires toujours plus nombreux.
Ces derniers s'étaient mobilisés en vue de l'examen en deuxième lecture par le Legco du projet de loi. Mais alors que la foule enflait, le président de cette assemblée dominée par les députés pro-Pékin a annoncé que les débats étaient reportés à une "date ultérieure".
Barres métalliques contre lacrymogènes
Les manifestants ont alors envahi des grandes voies de circulation du centre-ville, bloquées à l'aide de barrières métalliques. Certains protestataires arrachaient des pavés des trottoirs.
En milieu d'après-midi, des manifestants avaient pénétré dans l'avant-cour du LegCo pour tenter de prendre le bâtiment. Des projectiles divers, dont des barres métalliques, ont été lancés sur les policiers qui ont utilisé du gaz au poivre et des matraques, puis du gaz lacrymogène, pour repousser les protestataires se servant de parapluies comme boucliers.
Images de la télévision honkongaise:
Carrie Lam reste intraitable
Mais cette mobilisation spectaculaire dans une ville de sept millions d'habitants n'a pas fait bouger la cheffe du gouvernement local Carrie Lam, qui a rejeté toute éventualité de retirer le projet de loi. Elle a également mis en garde l'opposition contre toute "action radicale".
Le projet doit permettre les extraditions vers toutes les juridictions avec lesquelles aucun accord bilatéral n'existe, y compris la Chine continentale.
Un vote final sur le texte était attendu le 20 juin. Les autorités n'ont pas annoncé de date pour la reprise des débats au LegCo.
afp/cab/pym
Climat d'inquiétude
Au terme de l'accord de 1984 entre Londres et Pékin qui a présidé à son retour dans le giron chinois, Hong Kong jouit d'une semi-autonomie et de libertés n'existant pas en Chine continentale et ce, en théorie, jusqu'en 2047.
La ville est cependant depuis une dizaine d'années le théâtre d'une forte agitation politique en raison de l'inquiétude générée par l'ingérence grandissante de Pékin dans ses affaires intérieures, et par le sentiment que le fameux principe "Un pays, deux systèmes" n'est plus respecté.