Ils sont jugés pour rébellion, sédition, malversation et désobéissance pour avoir organisé le référendum sur l'autodétermination le 1er octobre 2017, déclaré illégal par la justice. Les douze anciens dirigeants catalans encourent jusqu'à 25 ans de prison, mais il faudra attendre l'automne pour connaître leur sentence.
Le procès devait se terminer mercredi, voire jeudi si nécessaire, comme il a commencé: par la prise de parole des accusés, qui continuent de s'autoqualifier de "prisonniers politiques". Leurs avocats ont réfuté mardi les accusations de rébellion, les plus graves, qui portent sur neuf des douze séparatistes. Ils ont concédé tout au plus celle de la désobéissance, sanctionnée par une amende.
Soulèvement violent nié
Très durs dans leur réquisitoire, les procureurs du Parquet ont estimé qu'il y a eu soulèvement violent, provenant du climat insurrectionnel créé par les indépendantistes pour concrétiser le référendum en dépit de son interdiction.
La notion de violence, élément clé pour démontrer le délit de rébellion, est niée par la défense. L'un des avocats a même assuré qu'il n'y a eu aucune déclaration formelle d'indépendance. Comme preuve, il souligne que le gouvernement catalan a accepté la mise sous tutelle de la région.
Pas d'incident majeur
Certains s’alarmaient de la concomitance du procès avec une campagne électorale à rallonge mais le procès, retransmis intégralement par streaming, a suivi son cours sans incident majeur, avec ses plus de 400 témoins.
Le président du tribunal Manuel Marchena a été très attentif à l'équilibre des débats en sachant que les accusés feront recours à la Cour européenne des droits de l'Homme. Pour rappel, il a dû faire sans le principal accusé Carles Puigdemont, exilé en Belgique. Elu député espagnol et européen pendant le procès, l'ancien président du gouvernement régional de Catalogne risque 25 ans de prison.
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Valérie Demon/ani