Un réservoir de pétrole a explosé en matinée sans faire de
victimes dans l'usine Shihua gongsi, dans le district de Midong,
appartenant à la China National Petroleum Corporation (CNPC), le
plus grand groupe dans le secteur de l'énergie en Chine. Il s'agit
de la plus grande usine chimique de la capitale de la Région
autonome du Xinjiang, dans le nord-ouest du pays. Les flammes ont
été éteintes après quarante minutes, selon un communiqué publié peu
après l'explosion.
L'usine a précisé que l'incendie provoqué à la suite de
l'explosion avait été rapidement maîtrisé. "Selon les
investigations préliminaires, personne n'a été blessé ou tué et les
causes humaines ont été écartées", indique le texte. "Nous avons
exclu tout acte terroriste", a déclaré à l'AFP le vice-directeur de
l'entreprise Liu Jiyuan.
Une semaine de tension
Cette explosion est intervenue une semaine jour pour jour après
les émeutes interethniques qui ont secoué la ville d'Urumqi.
Accusation Ces violences ont elles coûté la vie à 184 personnes et
fait un millier de blessés parmi les Ouïghours, minorité musulmane
et turcophone très présente au Xinjiang, et les Hans, ethnie
majoritaire en Chine.
Les autorités chinoises ont accusé le Congrès mondial ouïghour,
dirigé par la dissidente en exil Rebiya Kadeer, d'avoir fomenté les
violences. De son côté, la dissidence ouïghoure en exil a évoqué un
bilan bien supérieur de plusieurs milliers de tués et affirmé que
les émeutes avaient éclaté après la répression brutale par la
police d'une manifestation pacifique de Ouïghours. Les Ouïghours
ont le soutien de la Turquie.
ats/bri
Nouveau bilan
Les émeutes ethniques ont fait 184 morts au Xinjiang, dans le nord-ouest de la Chine, selon un nouveau bilan communiqué vendredi par l'agence de presse officielle Chine Nouvelle.
Sur ce nombre, 137 personnes - 111 hommes et 26 femmes - seraient issues de l'ethnie Han, majoritaire en Chine, 46 de l'ethnie Ouïghoure musulmane et turcophone - 45 hommes et une femme -, et une de l'ethnie Hui, majoritairement musulmane.
C'est la première fois que le gouvernement de Pékin précise la répartition ethnique des victimes.
Urumqi, capitale de la province du Xinjiang, est placée sous l'étroite surveillance de milliers de soldats et policiers depuis les émeutes de dimanche.
Ces violences avaient éclaté en marge d'une manifestation de 1000 à 3000 Ouïghours qui demandaient justice pour deux membres de leur communauté, tués le 25 juin lors d'une bagarre dans une usine du sud de la Chine avec des Hans.
Des Ouïghours ont attaqué des Hans dans la ville et la police anti-émeute est intervenue.
Plus de 1100 personnes ont été blessées, selon les autorités.
Le directeur du bureau des Affaires civiles d'Urumqi, Wang Fengyun, cité par Chine Nouvelle, a déclaré que les familles de civils innocents tués dans les émeutes recevraient 200'000 yuans (30'000 dollars) pour chaque mort.