"Le gouvernement a décidé de suspendre la procédure d'amendement législatif", a déclaré Carrie Lam lors d'une conférence de presse, ajoutant qu'aucune date n'était fixée pour sa réintroduction.
Elle a répété qu'à son avis cette loi était nécessaire pour empêcher la place financière asiatique de devenir un refuge pour criminels, mais elle a admis que son administration avait sous-estimé l'opposition populaire.
Hong Kong a connu mercredi ses pires violences politiques depuis sa rétrocession à la Chine en 1997. Des dizaines de milliers de protestataires ont été dispersés par la police anti-émeutes avec des balles en caoutchouc et du gaz lacrymogène.
Un million de manifestants
Un million de personnes avaient manifesté dimanche dernier contre ce projet qui, selon ses détracteurs, placera la population à la merci du système judiciaire de Chine continentale, opaque et sous influence du Parti communiste.
L'opposition au projet de loi réunit notamment avocats, organisations juridiques influentes, capitaines d'industrie, chambres de commerce, journalistes, militants et diplomates occidentaux. Les milieux d'affaires craignaient que la réforme nuise à l'image internationale et l'attractivité du centre financier.
Devant l'opposition que suscitait le projet de loi, Carrie Lam était confrontée ces derniers jours à des appels à abandonner le projet, y compris venant de son propre camp.
Malgré cette annonce, les chefs de file de la contestation ont décidé de maintenir la manifestation prévue dimanche.
afp/nr
L'inquiétude de Pékin
Pour Pékin, qui s'inquiète du ralentissement de l'économie dû aux tensions commerciales avec les Etats-Unis, l'agitation dans l'ancienne colonie britannique tombait au plus mal, à quelques mois des célébrations en octobre des 70 ans de la fondation de la Chine communiste.
L'événement devrait illustrer la toute-puissance du président Xi Jinping, dont la "pensée" est entrée fin 2017 dans la constitution chinoise, faisant de lui l'égal du fondateur de la dynastie communiste, Mao Tsé-toung.