Il estime que les puissances de l’Union européenne doivent se renforcer politiquement, mais aussi militairement et sur le plan des idées: "Il nous faut rebâtir des absolus. Il nous faut des héros, des grands récits positifs, des histoires qui nous dépassent", estime le président français, qui juge que "la question environnementale est l’un de ces combats". À ce sujet, il se dit "bousculé par la jeunesse européenne. C’est un combat d’absolu pour eux. C’est un idéal. Ça les fait vibrer. On a besoin de cela."
"L’ennemi, c’est le nihilisme"
Pour le président français, les démocraties européennes peuvent croire en elles-mêmes autant que les Américains, les Russes ou les Chinois, et conjurer tout déclin éventuel. "L’une des maladies contemporaines, c’est le nihilisme", dit-il, évoquant "un des héritages de mai 68 qu’il faut interroger. Mai 68 a apporté un réveil de la société, ça a été un moment de modernité mais en même temps ça a amené un excès de relativisme et donc de nihilisme. Or l’être humain a besoin de croire. Il faut retrouver des héros, des grands récits positifs, où on retrouve des histoires qui nous dépassent."
« La force ne doit pas être réservée au mal »
Pour Emmanuel Macron, le renforcement des démocraties européennes passe par une diplomatie multilatérale plus active, mais aussi par un effort militaire plus important. La France, qui restera seule puissance nucléaire et seul membre permanent du Conseil de sécurité de l’Union européenne après le départ du Royaume Uni, "continuera la plus forte augmentation de son budget militaire depuis la fin de la guerre froide", indique-t-il.
"J’ai dit simplement non à Donald Trump, qui me demandait de quitter l’UE"
Interrogé sur ses rapports avec Donald Trump, le président français revendique un "multilatéralisme offensif": "la force ne doit pas être réservée au mal". Il déplore la "fragmentation du monde" que vise le président américain.
"J’ai dit non à Donald Trump qui me proposait de quitter l’Union européenne", révèle Emmanuel Macron, revenant sur une information du Washington Post sur une conversation entre les deux présidents.
"Si Angela Merkel était candidate, je la soutiendrais"
Pour incarner une Union européenne plus forte, Emmanuel Macron souhaite des "personnalités fortes" et dans cet esprit il soutiendrait la candidature d’Angela Merkel à la présidence de la Commission européenne si celle-ci était candidate.
"Je vais relancer le dialogue avec Vladimir Poutine"
Cette Europe renforcée doit "arrimer la Russie", estime le président français qui annonce vouloir "relancer ces prochaines semaines le dialogue avec Vladimir Poutine".
"Audiard est un modèle français"
Questionné sur son goût du langage, Emmanuel Macron s’amuse en citant Audiard comme modèle français: "le mariage de l’argot, de l’intelligence, une certaine touche française, une extraordinaire modernité qui ne cède rien au politiquement correct ni au conformisme".
dr