Le principal candidat d'opposition, Ekrem Imamoglu, espère l'emporter une seconde fois face à celui du pouvoir, Binali Yildirim. Les deux hommes se sont affrontés dimanche soir au cours d'un débat en direct à la télévision. L'événement en lui-même était exceptionnel: cela faisait 17 ans que Recep Tayyip Erdogan n'avait pas donné son feu vert à un tel débat.
Le débat n'a pas eu de véritable gagnant, ni perdant, sans séquence inattendue ou réellement marquante… Le candidat d'opposition, Ekrem Imamoglu, est toutefois apparu plus préparé ou plus à l'aise que son rival. Plus offensif, aussi, notamment quand il s'est agi de revenir longuement sur l'annulation du scrutin du 31 mars et sur l'enjeu du vote de dimanche: "Ce nouveau scrutin est une lutte pour la démocratie. C'est une lutte contre ceux qui ont volé notre droit… contre ceux qui ont volé le droit de 16 millions de nos concitoyens."
"Si le résultat doit à nouveau être contesté, il le sera"
Quant à l'ancien Premier ministre Binali Yildirim, candidat du pouvoir, il a cherché à ramener le débat sur les réalisations de son parti à Istanbul ces 25 dernières années, et sur ses promesses de campagne. Mais le modérateur n'a pas résisté à lui demander s'il accepterait le verdict des urnes, cette fois-ci: "Le résultat d'un scrutin doit être accepté… mais un scrutin, c'est aussi un processus juridique. Donc si le dépouillement des bulletins doit à nouveau être contesté, il le sera. Mais peut-être que cette fois, ce ne sera pas nous, mais Monsieur Imamoglu qui contestera..."
Qu'il ait ou non un impact sur les résultats de dimanche, ce débat de trois heures a eu le mérite d'exister et de s'imposer dans les foyers turcs, puisqu'il était retransmis par toutes les grandes chaînes. Pour la plupart d'entre elles, c'était la première fois depuis de longues années qu'un membre de l'opposition se voyait accorder un tel temps d'antenne.
Anne Andlauer/ebz