Modifié

Des maires pro-migrants ont été menacés de mort en Allemagne

La maire de Cologne, Henriette Reker.
Des maires allemands menacés de mort après avoir défendu la politique d'accueil des migrants / Le 12h30 / 1 min. / le 20 juin 2019
Au moins deux maires allemands favorables à une politique migratoire généreuse ont reçu des menaces de mort, a indiqué mardi la police. Cela quelques jours après le meurtre présumé d'un élu pro-migrant par un sympathisant néonazi.

Les élus, la maire de Cologne Henriette Reker et celui de la petite ville d'Altena en Rhénanie-du-Nord-Westphalie, Andreas Hollstein, avaient déjà été par le passé victimes d'attaques au couteau pour des raisons politiques.

"Madame la maire a bien reçu des menaces de mort", a affirmé un porte-parole de la police de Cologne, indiquant que l'enquête était désormais entre les mains de la police judiciaire berlinoise (LKA). Andreas Hollstein a de son côté confirmé avoir reçu mardi des menaces de mort.

Des précédents

En octobre 2015, Henriette Reker avait été très grièvement blessée au couteau par un sympathisant d'extrême droite qui dénonçait l'arrivée des demandeurs d'asile dans la ville. Depuis, elle reste sous surveillance policière constante.

Fin 2017, ce fut Andreas Hollstein, maire conservateur d'une commune de 17'000 habitants présentée comme "ville modèle" pour l'intégration des migrants, qui avait réchappé de justesse à une attaque au couteau. Là aussi, son agresseur voulait manifestement critiquer l'accueil des réfugiés dans le pays.

Ces menaces surgissent quelques jours après le meurtre par balle de Walter Lübcke (voir encadré), un élu membre du parti conservateur d'Angela Merkel.

ats/jfe

Publié Modifié

Assassinat d'un haut fonctionnaire

Walter Lübcke, haut fonctionnaire territorial de 65 ans, avait été retrouvé mort le 2 juin sur la terrasse de sa maison dans la banlieue de Kassel. Un suspect de 45 ans lié à la mouvance néonazie a été arrêté le week-end dernier.

Walter Lübcke s'était fait remarquer sur la question migratoire en défendant haut et fort, au nom des valeurs chrétiennes, la décision de la chancelière d'ouvrir les portes du pays en 2015 aux demandeurs d'asile.

En octobre de cette année-là, il avait même invité les Allemands ne partageant pas ses valeurs à quitter le pays, ce qui lui avait valu les foudres de l'extrême droite et des menaces de mort. L'annonce de son assassinat avait été saluée par des commentaires haineux sur les réseaux sociaux en Allemagne mais fermement condamné par tous les partis.

Angela Merkel avait qualifié la nouvelle de la mort de Walter Lübcke de "déprimante" tandis que le ministre de l'Intérieur Horst Seehofer avait parlé d'un "attentat terroriste" qui constituait "un signal d'alarme".