"Dix minutes avant la frappe, je l'ai arrêtée, pas proportionnée à la destruction d'un drone sans équipage. Je ne suis pas pressé, notre armée (...) est la meilleure du monde", a écrit Donald Trump sur Twitter. Il a ajouté qu'il lui avait été dit que les frappes américaines, qui auraient visé trois sites iraniens, auraient pu faire 150 morts. L'opération a été stopéée "10 minutes avant la frappe".
Les craintes de confrontation directe entre Washington et Téhéran ont été ravivées jeudi après que l'Iran a abattu un drone américain se trouvant selon lui dans son espace aérien, près du détroit d'Ormuz, ce que contestent les Etats-Unis. Le New York Times avait été le premier à faire état de l'annulation des frappes juste avant leur horaire prévu.
Réagissant à l'incident, le président Donald Trump a condamné la "très grave erreur" commise par les Iraniens. Par la suite, il n'a cependant pas exclu que la destruction de ce drone, qu'il a qualifiée d'"accroc", soit le fruit d'une erreur ou d'une initiative individuelle malencontreuse.
Le président des Etats-Unis a également annoncé avoir imposé jeudi soir de nouvelles sanctions à l'Iran, sans préciser de quelle nature.
Les élus veulent calmer le jeu
Plusieurs élus républicains et démocrates ont pris part jeudi à la Maison blanche à une réunion d'information consécutive à cet incident. Le chef de file de la minorité républicaine à la Chambre des représentants, Kevin McCarthy, a cosigné un communiqué appellent les Etats-Unis à réagir de manière "mesurée" face à l'Iran.
La présidente démocrate de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, a elle appelé les Etats-Unis à apaiser les tensions avec l'Iran."Il est essentiel que nous restions mobilisés avec nos alliés, de reconnaître que nous ne traitons pas avec un adversaire responsable et de faire tout ce qui est en notre pouvoir pour désamorcer" la situation, a-t-elle communiqué à l'issue de la réunion.
L'Iran écrit à l'ONU
De son côté, l'Iran a dénoncé jeudi une action américaine "provocatrice" et "très dangereuse" contre son "intégrité territoriale" dans une lettre au chef de l'ONU et au Conseil de sécurité.
Dans sa missive, l'ambassadeur iranien auprès de l'ONU - qui s'abstient de demander une réunion en urgence du Conseil de sécurité - souligne ne pas "chercher la guerre" mais affirme "se réserver le droit de prendre toutes mesures appropriées contre les violations de son territoire qu'il est déterminé à défendre vigoureusement au sol, en mer et dans les airs".
Téhéran affirme aussi que le drone américain abattu jeudi a mené une opération d'espionnage dans le détroit d'Ormuz et, lors de son retour, "est entré dans l'espace aérien iranien" ce qui a entraîné une riposte de la défense aérienne iranienne à son encontre. Les Etats-Unis assurent qu'il a été abattu dans l'espace aérien international.
L'Iran a montré vendredi des images présentées comme celles des "débris" du drone et affirmé avoir lancé deux avertissements avant d'abattre l'appareil.
agences /pym
Compagnies aériennes déroutées
Face à l'escalade, les compagnies aériennes KLM, Qantas, Singapore Airlines, Malaysia Airlines, Lufthansa et Swiss ont suivi les compagnies américaines en décidant d'éviter de survoler le Golfe d'Oman et le détroit d'Ormuz, point de passage stratégique pour l'approvisionnement mondial de pétrole dans la région du Golfe.
Pour les clients, aucune perturbation n'est à attendre, car le trafic aérien peut se dérouler normalement.