La date de 2050, ajoutée au dernier moment au projet de conclusions de la rencontre entre les dirigeants européens, n'a pas survécu à la réticence d'une poignée d'Etats d'Europe de l'Est (la Pologne, la Hongrie, la République tchèque et l'Estonie). Ces quatre pays, grands consommateurs d'énergie fossile, Pologne en tête, n'ont pas voulu s'engager sans garanties concrètes de pouvoir financer leur transition énergétique, selon le compte-rendu de plusieurs sources diplomatiques.
Selon Greenpeace, l'horizon de 2050 est la date butoir pour réduire au maximum les émissions de CO2 et compenser le reste par des dispositifs d'absorption (comme les forêts, ou encore la technologie) "afin d'éviter le pire du changement climatique".
La Pologne dans le smog
La Pologne justifie son refus par la nécessité de protéger ses entreprises. Elle estime que les coûts seraient démesurés pour son économie. En ce sens, les paroles du Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki sont sans ambiguïté: "C'est l'intérêt de nos citoyens, de nos entrepreneurs, de l'économie et de l'industrie qui est le plus important pour nous".
L'Europe menace de supprimer d'importants financements européens en Pologne si le pays ne s'engage pas efficacement dans la transition écologique. Rappelons que le smog tue chaque année des dizaines de milliers de personnes sur le territoire polonais. C'est face à cette situation inquiétante que Bruxelles cherche à faire pression sur Varsovie avec le programme "Air Pur pour l'Europe" qui vise notamment au remplacement des poêles à charbon trop polluants.
Vincent Stöcklin/kosco