Organisée par le jeune mouvement Fridays for Future, la manifestation d'Aix-la-Chapelle n'est que l'un des volets d'un vaste mouvement de contestation qui doit se dérouler durant tout le week-end.
La majorité des membres de ce mouvement ont en effet voté un "soutien" à une autre organisation, Ende Gelände, qui ambitionne d'occuper et de bloquer la mine de lignite à ciel ouvert de Garzweiler, à une trentaine de kilomètres de Düsseldorf. Une partie des manifestants d'Aix-la-Chapelle devrait rejoindre le site samedi pour apporter un soutien direct aux occupants.
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"Les gens s'impatientent et sont tentés par l'action"
De l'avis des organisateurs, le rapprochement entre Ende Gelände et Fridays for Future doit permettre à ces nouveaux défenseurs du climat de passer à la vitesse supérieure après des mois de mobilisation dans les villes d'Europe et une poussée écologiste aux Européennes. "Nous sommes encore paternalisés, on ne se sent pas pris au sérieux. Les gens s'impatientent et sont tentés par l'action", a constaté Helena Marschall, 16 ans, coresponsable de Fridays for Future à Francfort.
La police locale allemande essaie de son côté de dissuader les jeunes de rejoindre leurs aînés plus radicaux. Elle a notamment fait passer des messages d'avertissement auprès des lycées de la région, a rapporté la presse allemande.
Acte 2: bloquer la mine
Organisés depuis mercredi en "camp climatique" à Viersen, dans le bassin minier rhénan, quelque 4000 activistes du mouvement "Ende Gelände" se sont, eux, élancés vendredi matin en direction de Garzweiler, situé à une trentaine de kilomètres.
"Rien ne peut nous arrêter. Un autre monde est possible", chantaient les marcheurs, après deux jours d'un entraînement à la désobéissance civile censé leur permettre de contourner la présence policière ou de résister sans violence aux forces de l'ordre.
La majorité du cortège a toutefois été bloquée par la police à la mi-journée à la gare de Viersen. Dans l'après-midi, les militants écologistes s'apprêtaient à monter dans cinq bus dont la destination était tenue secrète. L'activité de la mine de lignite, un charbon bon marché et très polluant, est néanmoins déjà perturbée: les excavatrices étaient inactives et l'alimentation par le rail de la centrale voisine interrompue.
40% de l'électricité allemande vient encore du charbon
L'exploitation du charbon représente encore près de 40% de la production d'électricité du pays. Ces dernières années, le développement rapide du solaire et de l'éolien a permis de compenser la baisse de la production d'énergie nucléaire après la décision allemande, en 2011, de se passer graduellement de cette source d'énergie. Les énergies renouvelables ne sont toutefois pas encore suffisantes pour faire diminuer en même temps la part du charbon dans la production totale d'électricité.
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agences/Vincent Cherpillod