Ces cinq hommes, qui se surnommaient "La Meute", avaient violé collectivement une jeune fille de 18 ans en juillet 2016 à Pampelune (nord), en pleines fêtes de la San Firmin. Moins d'un quart d'heure après l'avoir rencontrée, ivre, ils lui avaient fait enchaîner fellations et rapports sans préservatifs dans l'entrée d'un immeuble, avant de voler son téléphone et de la laisser à moitié nue. S'en vantant sur un groupe WhatsApp, les cinq hommes avaient diffusé des images de leurs agissements.
Leur condamnation en première instance en avril 2018 à neuf ans pour abus sexuel - et non pour viol - et leur remise en liberté provisoire avaient entraîné d'énormes manifestations à travers le pays.
Définition du viol en question
Cette peine avait été confirmée en décembre par une juridiction d'appel qui avait estimé qu'il n'y avait pas eu violence et qu'il était trop difficile de déterminer s'il y avait eu intimidation, les deux conditions nécessaires pour conclure au viol, selon le code pénal espagnol.
Mais la Cour suprême a cassé à l'unanimité ces deux décisions de justice et considéré que les faits "ne pouvaient constituer un délit d'abus sexuel" mais étaient bien constitutifs "d'un viol".
Décrivant un "authentique scénario d'intimidation", les cinq magistrats, dont deux femmes, ont souligné qu'"à aucun moment la victime n'avait consenti aux actes sexuels commis par les accusés". L'un des accusés a été en outre condamné à deux ans supplémentaires pour avoir volé le téléphone portable de la victime.
Cette décision de la Cour suprême va entraîner l'incarcération des accusés, qui étaient en liberté provisoire et n'ont pas assisté à l'audience.
ats/cab