Selon les résultats préliminaires publiés par l'agence étatique Anadolu après dépouillement de plus de 99% des urnes, Ekrem Imamoglu a obtenu 54,03% des voix contre 45,09% pour le candidat du président Erdogan, l'ancien Premier ministre Binali Yildirim.
Cette élection s'est déroulée près de trois mois après les municipales du 31 mars, gagnées à Istanbul par Ekrem Imamoglu qui avait alors devancé Binali Yildirim de 13'000 voix seulement. Il a considérablement amélioré son score dimanche en obtenant 777'000 voix de plus que son rival.
>> Lire : L'opposition déclarée gagnante à Istanbul, un camouflet pour Erdogan
Le résultat de mars avait été invalidé après des recours du parti islamo-conservateur du président, l'AKP, arguant d'"irrégularités massives". Rejetant ces accusations, l'opposition avait dénoncé un "putsch contre les urnes" et considérait le nouveau scrutin comme une "bataille pour la démocratie".
Le candidat d'Erdogan concède sa défaite
"Selon les résultats, mon rival Ekrem Imamoglu mène la course. Je le félicite et je lui souhaite bonne chance. J'espère qu'il servira bien Istanbul", a déclaré Binali Yildirim en concédant sa défaite devant la presse.
S'exprimant peu après, Ekrem Imamoglu a estimé que sa victoire marquait "un nouveau début pour la Turquie". Il a invité Recep Tayyip Erdogan"à travailler ensemble pour servir Istanbul". "M. le président, je suis prêt à travailler en harmonie avec vous", a-t-il ajouté.
Car bien plus qu'une élection municipale, le vote à Istanbul avait valeur de test pour la popularité du président Erdogan et de son parti sur fond de graves difficultés économiques. "Qui remporte Istanbul remporte la Turquie", a coutume de dire le président qui, avec son parti, a gagné toutes les élections depuis l'arrivée au pouvoir de l'AKP en 2002.
Pour Recep Tayyip Erdogan, il s'agissait de conserver une ville de plus de 15 millions d'habitants, capitale économique du pays, qu'il contrôle depuis 25 ans. Pour l'opposition, d'infliger à R.T.Erdogan sa première défaite majeure depuis son arrivée au pouvoir.
afp/lan