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Incendie à Marseille: l'armée mise en cause

François Fillon promet des sanctions à l'encontre du militaire responsable.
François Fillon promet des sanctions à l'encontre du militaire responsable.
Le premier ministre français, François Fillon, a promis jeudi des sanctions après les tirs d'entraînement militaires à l'origine d'un incendie. Le sinistre a ravagé 1300 hectares aux portes de Marseille, la deuxième ville de France, sans faire de blessés.

"Cet incendie a été manifestement déclenché par une faute
professionnelle (...) puisque des balles traçantes ont été
utilisées au camp militaire" de Carpiagne, près de Marseille, a
déclaré François Fillon, précisant que ces balles étaient
interdites dans le sud.



L'incendie a débuté mercredi en début d'après-midi dans le camp,
au-dessus des célèbres calanques, en pleine saison touristique, et
dévoré 1300 hectares de garrigue et pinède avant d'arriver aux
portes de la ville dans la soirée. Il a menacé un millier
d'habitations, entraîné l'évacuation de plus de 200 personnes, mais
n'a pas fait de victimes grâce à la mobilisation de 500
marins-pompiers toute la nuit.

Deux enquêtes en cours

Une personne âgée et un marin-pompier,
incommodés par les fumées, ont été hospitalisés, selon la
préfecture. Une villa et cinq cabanons ont été détruits, ainsi
qu'une ancienne bergerie. Mille habitations menacées font l'objet
d'une surveillance.



L'armée a aussitôt annoncé la suspension d'un cadre de la Légion
étrangère responsable des tirs, dont le nom n'a pas été dévoilé.
"Les balles traçantes sont interdites, pas seulement en cette
période mais par principe dans les camps du sud, sauf dérogation",
a aussi poursuivi le premier ministre. "Il n'y a pas eu de
dérogation. Nous sommes donc en présence d'une faute. Une enquête
de commandement est en cours. Naturellement, une instruction
judiciaire est également en cours", a-t-il ajouté.



"Les consignes sont extrêmement claires, les règles sont
extrêmement précises, il s'agit d'un acte extrêmement regrettable,
déplorable, d'un militaire qui n'aurait pas dû conduire ce tir dans
ces conditions", a renchéri le ministre de la Défense, Hervé Morin.
"Il ne s'agit pas de condamner l'armée", a-t-il précisé.

"Stupidité incroyable"

De son côté, le maire de Marseille, Jean-Claude Gaudin (UMP,
droite), a dénoncé la "stupidité incroyable" de tels tirs par une
température de "32 degrés" et avec du vent. Le préfet de région,
Michel Sappin, avait, lui aussi, stigmatisé "l'imbécillité du
geste".



Selon une source proche de l'enquête, le cadre de la Légion
suspendu est un adjudant d'une quarantaine d'années, de nationalité
française, très bien noté par sa hiérarchie et doté d'une solide
expérience. Il devrait être placé en garde à vue pour incendie
involontaire susceptible d'avoir été commis par négligence et
destruction de biens par substance incendiaire.



Le camp militaire de Carpiagne s'étend sur 1500 hectares de
garrigue. En temps normal, 1500 militaires y séjournent, sans
compter ceux qui viennent s'y entraîner. En août 2008, un incendie
avait ravagé 310 hectares de maquis et de forêts dans le camp
militaire de Canjuers (sud-est), à la suite de l'explosion d'un
obus.



ats/lan

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Les flammes pas maîtrisées en Espagne

Le vent compliquait encore jeudi matin le travail des pompiers contre les incendies déclarés en Espagne, qui ont dévasté plus de 9000 hectares de végétation depuis le début de la semaine. Les régions menacées sont l'Aragon et la Catalogne, dans le nord-est du pays.

Un conducteur de camion de lutte contre les incendies est décédé jeudi lorsque son véhicule est tombé dans un ravin alors qu'il travaillait à l'extinction d'un feu en Aragon (nord-est), a annoncé le gouvernement régional.

Il s'agit du cinquième travailleur mort depuis le début de la semaine en Espagne dans la lutte contre les incendies, après le décès mardi de quatre pompiers en Catalogne (nord-est).

D'autres incendies, de moindre ampleur, étaient toujours actifs en Navarre, en Castille-la-Manche, dans la région de Valence et au Pays Basque.

Après deux années noires en 2005 (155'000 hectares brûlés) et 2006 (188'000), l'Espagne a été relativement épargnée par les incendies ces deux dernières années, en dépit de feux assez importants aux Iles Canaries en 2007.