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Iran: départ de deux ministres critiques

La "vague verte", anti-Ahmadinejad, a été suivie jusqu'à New York.
La "vague verte", anti-Ahmadinejad, a été suivie jusqu'à New York.
Le régime iranien restait dimanche dans la tourmente après le départ de deux ministres ayant critiqué le président Mahmoud Ahmadinejad. L'opposition tente elle de reprendre la main avec l'organisation d'une cérémonie pour les victimes des manifestations.

Un responsable chargé de l'information au bureau du président,
cité par l'agence officielle Irna, a confirmé le limogeage du
ministre des Renseignements, Gholamhossein Mohseni Ejeie. Il a
démenti en revanche le limogeage d'autres ministres.



Le site internet de la télévision d'Etat ainsi que les agences
semi-officielles Mehr et Fars avaient annoncé que quatre membres du
gouvernement - Mohseni Ejeie, le ministre de la Culture, Mohammad
Hossein Safar Harandi, ainsi que ceux du Travail et de la Santé
avaient été renvoyés.

"L'ami des Américains et des Israéliens"

Selon Mehr, citant une "source bien informée", M. Mohseni Ejeie
"a été démis de ses fonctions à la suite d'un affrontement verbal
lors d'une réunion du cabinet mercredi à propos de la nomination
d'Esfandiar Rahim Mashaie en tant que premier vice-président".
L'agence a précisé qu'un ministre par intérim avait été
nommé.



En soirée, Fars a publié des extraits de la lettre de démission
envoyée dimanche au président par M. Safar Harandi. "En raison
malheureusement des annonces récentes (de son limogeage par les
médias) qui montrent la faiblesse de ce gouvernement que je
respecte, je ne me considère plus comme le ministre de la Culture",
écrit-il.



Safar Harandi, ancien rédacteur en chef du quotidien
ultraconservateur Kahyan, avait également critiqué la nomination de
M. Rahim Mashaie, un proche du président.



Sa nomination, annoncée le 17 juillet, a provoqué un tollé au sein
des conservateurs et des religieux. Ils ne lui pardonnaient pas une
entorse à la rhétorique classique du régime, quand il avait affirmé
en juillet 2008 que l'Iran était "l'ami du peuple américain et du
peuple israélien". Rahim Mashaie a finalement renoncé à son poste
samedi.

Ahmadinejad sous le feu des critiques

Mais le président ultraconservateur restait dimanche sous le feu
des critiques pour avoir tardé à obéir au Guide suprême,
l'ayatollah Ali Khamenei, qui avait ordonné d'"annuler" sa
nomination.



Mahmoud Ahmadinejad doit "se contrôler", a estimé le député
conservateur Ali Motahari. "On dirait qu'il veut provoquer
volontairement de la tension, a-t-il regretté. Si c'est à cause de
cela (les critiques à l'encontre de Rahim Mashaie) que les
ministres ont été limogés, cela devient une affaire personnelle qui
n'a rien à voir avec l'intérêt du pays".



Ce limogeage intervient alors que Mahmoud Ahmadinejad doit prêter
serment devant le Parlement le 5 août, selon le député Hamid Reza
Haji Babaie, membre de la présidence du Parlement. La présentation
du gouvernement et son approbation par les députés doivent
intervenir peu après.



afp/ant

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L'opposition tente de reprendre la main

Cette crise au sein du pouvoir a relégué au second plan le mouvement de protestation contre la réélection de Mahmoud Ahmadinejad le 12 juin.

Dimanche, les dirigeants de l'opposition, Mir Hossein Moussavi et Mehdi Karoubi, ont tenté de reprendre la main en demandant l'autorisation d'organiser jeudi à Téhéran une cérémonie en hommage aux personnes tuées au cours des manifestations.

"Il n'y aura pas de discours pendant cette cérémonie et les participants écouteront seulement des versets du Coran en silence", ont-ils souligné dans une lettre adressée au ministre de l'Intérieur.

Selon un bilan officiel, au moins 20 personnes ont été tuées en marge de manifestations dans les jours qui ont suivi le scrutin contesté.

Les autorités avaient alors interdit les rassemblements dans tout le pays, une interdiction bravée à plusieurs reprises.

La presse a rapporté dimanche la mort en détention d'un deuxième manifestant.