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La photographie tragique d'un migrant et sa fille émeut l'opinion publique

Les cadavres d'un homme et de sa petite fille: image qui crée le choc aux Etats-Unis et dans toute l'Amérique du sud.
Les cadavres d'un homme et de sa petite fille: image qui crée le choc aux Etats-Unis et dans toute l'Amérique du Sud. / 12h45 / 1 min. / le 26 juin 2019
Les images tragiques des corps d'un migrant et sa fille âgée de deux ans, noyés en tentant de passer aux Etats-Unis depuis le Mexique, suscitaient mercredi l'indignation en illustrant les risques pris par les migrants pour traverser la frontière.

Oscar Martinez Ramirez, un cuisinier âgé de 25 ans, avait fui le Salvador avec son épouse de 21 ans et leur fille. Ils étaient arrivés à Matamoros, dans l'Etat mexicain de Tamaulipas, la semaine dernière après avoir traversé tout le Mexique, selon un rapport de la justice mexicaine.

La famille a décidé dimanche après-midi d'essayer de gagner à la nage la rive américaine du Rio Bravo - le Rio Grande selon la terminologie américaine -, accompagnée d'un ami.

Le père a pris l'enfant sur son dos en la calant à l'intérieur de son T-shirt pour traverser le fleuve. Mais, emportés par des courants violents, tous deux se sont noyés sous les yeux de la mère, laquelle a pu retourner en vie sur la rive mexicaine, selon les explications qu'elle a fournies aux autorités locales.

Les deux corps ont été retrouvés lundi dans les environs de Matamoros, selon le rapport judiciaire.

Les photographies des deux cadavres flottant sur le ventre sur la rive mexicaine du fleuve ont fortement choqué l'opinion publique au Salvador et au Mexique.

Le gouvernement dans la discorde

Au Mexique, le gouvernement est la cible de vives critiques ces derniers jours pour son attitude envers les migrants. Pendant le week-end, une photo de l'AFP montrant deux femmes et une fillette arrêtées par des membres lourdement armés de la Garde nationale mexicaine, au moment où elles tentaient de traverser le Rio Bravo pour gagner les Etats-Unis, a soulevé l'émotion.

Deux femmes et une fillette ont été arrêtées par des membres de la Garde nationale mexicaine, au moment où elles tentaient de traverser le Rio Bravo. [AFP - Herika Martinez]
Deux femmes et une fillette ont été arrêtées par des membres de la Garde nationale mexicaine, au moment où elles tentaient de traverser le Rio Bravo. [AFP - Herika Martinez]

Le président mexicain de gauche Andres Manuel Lopez Obrador, au pouvoir depuis décembre, a démenti mardi qu'un ordre ait été donné aux militaires d'interpeller les clandestins dans le cadre de l'accord sur l'immigration récemment conclu avec Washington, contredisant ainsi des propos tenus la veille par le ministre de la Défense, Luis Cresencio Sandoval.

Après la menace fin mai du président américain Donald Trump d'imposer des droits de douane sur tous les produits mexicains importés aux Etats-Unis si Mexico ne freinait pas la vague de migrants clandestins en provenance d'Amérique centrale, les deux pays étaient parvenus le 7 juin à un accord. Les États-Unis ont donné 45 jours au Mexique pour prendre des mesures.

Mexico a d'ores et déjà déployé 15'000 hommes à la frontière nord et 6500 à la frontière avec le Guatemala, au sud du pays.

afp/jfe

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Indignation aussi aux Etats-Unis

L'indignation est également vive côté américain, après les révélations par Human Rights Watch sur les conditions de vie sordides de 300 jeunes migrants dans un centre de détention du Texas.

Le centre a été vidé lundi. En pleine polémique, le chef par intérim de la police aux frontières, John Sanders, a annoncé sa démission.

Donald Trump, qui a fait de la lutte contre l'immigration clandestine l'une de ses priorités, s'est dit mardi "très inquiet" des conditions de détention des clandestins, appelant le Congrès à s'entendre sur un financement d'urgence des opérations à la frontière.

Le déblocage de 4,5 milliards de dollars d'aide humanitaire a été voté mardi soir à la Chambre des représentants, contrôlée par les démocrates. Mais les républicains, majoritaires au Sénat, menacent de retoquer ce texte plus tard cette semaine si une partie du budget n'est pas dévolue aux forces de l'ordre.