Le premier reportage nous emmène à Paris, pour y découvrir la naissance du métro et son évolution.
Historiquement, le métro y a été pensé comme la simple transposition sous la chaussée du tramway qui circulait en surface. Il suit les rues de la ville. C'est un tramway souterrain où le nom de chaque station a été emprunté à celui d'une rue ou à celui d'un bâtiment.
Pour Marc Barthélémy, chercheur et physicien au CEA (Commissariat à l'énergie atomique), tous les réseaux de métros se ressemblent désormais dans toutes les grandes métropoles, quelles que soient leurs histoires. Ils convergent vers la même structure: un noyau d'où partent des branches vers la périphérie, à l'image d'une araignée.
L'évolution du métro est perpétuelle, elle se développe en même temps que la population.
Et comme pour le démontrer, des stations deviennent "fantômes" ou "mortes" au fil du temps. Onze stations sont ainsi "mortes" à Paris. Déplacées, par exemple, pour permettre une correspondance avec une autre ligne construite à proximité. Ou tout simplement abandonnées.
C'est une évolution quasi darwinienne, estime Clive Lamming, historien spécialiste des transports, auteur du livre "Métro insolite", aux éditions Parigramme.
Comment les métros influencent la vie en ville
Les transports font la ville... ou parfois, la défont, explique Jean Laterrasse, qui a dirigé le laboratoire "ville, mobilité, transport" à l'Université Paris-Est, auteur de "Transport et Urbanisme: la ville en quête de développement soutenable", aux éditions ISTE.
Pendant longtemps, les systèmes de transports dans les villes ont été conçus pour répondre à une demande. Aujourd'hui, leur conception est réalisée en fonction de la ville que l'on veut construire, de la ville dans laquelle on veut vivre.
Le métro est devenu un outil de planification urbaine.
A Paris, le métro s'est d'abord construit contre la banlieue, il s'étend maintenant dans des quartiers multi-fonctionnels, commerciaux ou résidentiels. Mais ce fut tardif, les banlieues ouvrières parisiennes n'ont été desservies par le métro qu'au début des années 80.
Le métro est encouragé par la lutte contre le climat, à l'heure où l'on en redécouvre les vertus. C'est une façon pour la vie urbaine d'échapper aux rigueurs du climat, à l'image du métro de Montréal, par exemple. De quoi préfigurer sans doute, conclut Jean Laterrasse, un certain urbanisme du futur.