Les troupes du maréchal sont lancées depuis près de trois mois à la conquête de la capitale libyenne Tripoli, contrôlée par le GNA, seul gouvernement reconnu par la communauté internationale.
Des "ordres ont été donnés aux forces aériennes pour prendre pour cible les navires et les embarcations turcs dans les eaux territoriales libyennes", a déclaré vendredi le porte-parole de Khalifa Haftar.
"Les sites stratégiques turcs, les compagnies et les projets appartenant à l'Etat turc [en Libye, ndlr] sont considérés comme des cibles légitimes par les forces armées". "Tout ressortissant turc sur les territoires libyens sera arrêté" et "tous les vols de et vers la Turquie seront interdits", a-t-il ajouté.
"Intervention directe dans la bataille"
Des compagnies libyennes assurent des liaisons avec la Turquie des aéroports de Tripoli et Misrata. Le porte-parole n'a pas expliqué comment l'interdiction des vols pourrait s'appliquer dans une zone qui n'est pas sous le contrôle des forces du maréchal Haftar.
Mais il a accusé Ankara d'intervenir "dans la bataille de façon directe: avec ses soldats, ses avions et ses navires par la mer". Selon lui, des approvisionnements en armes et munitions arrivent directement aux forces du GNA via la mer Méditerranée.
ats/jvia
Perte d'un point stratégique
Le maréchal Haftar a perdu mercredi la ville de Gharyan, dont il avait fait son centre d'opérations et d'où il était parti le 4 avril à la conquête de la capitale libyenne, à plus de 1000 km de son bastion de Benghazi, dans l'est du pays.
Les deux camps rivaux s'accusent mutuellement de recourir à des mercenaires étrangers et de profiter du soutien militaire de puissances étrangères. Khalifa Haftar bénéficie notamment de l'appui des Emirats arabes unis et de l'Egypte. La Turquie, elle, maintient de bonnes relations avec le GNA: elle est un des rares pays à avoir rouvert son ambassade à Tripoli.