À bord de leur petit appareil, les deux touristes se sont posés à 4450 mètres le 18 juin sur la face est du Mont-Blanc pour continuer à pied vers le sommet (lire: Deux alpinistes suisses en avion au Mont-Blanc interceptés par la police)
Or, s'il y a bien un texte prohibant un tel atterrissage dans le code de l'Environnement, cet article n'est assorti d'aucune sanction. La seule infraction possible paraît être la violation de deux arrêtés préfectoraux répertoriant les aérodromes locaux, sanctionnée d'une contravention de première classe à 38 euros.
"Arsenal législatif lacunaire"
L'enquête se poursuit néanmoins sur d'autres possibles infractions connexes commises par les deux Suisses.
"Cette affaire a mis en lumière le caractère lacunaire de notre arsenal législatif pour lutter contre de tels comportements", estime le sénateur socialiste Jérôme Durain, auteur d'une proposition de loi pour y remédier.
Jérôme Durain, lui-même alpiniste, propose d'inscrire dans le code de l'Environnement une sanction d'un an de prison et 300'000 euros d'amende pour de tels atterrissages sauvages en montagne, y compris les atterrissages suivis de redécollage ("touch and go"). Il suggère aussi de punir de six mois de prison et 150'000 euros d'amende la publicité pour ce genre de service.
Jérôme Durain ignore si sa proposition sera inscrite à l'ordre du jour du Sénat. Mais "il faut des lanceurs d'alerte, chacun à son étage doit y participer", a-t-il dit.
afp/vkiss
Les maires veulent agir
Le maire de Saint-Gervais Jean-Marc Peillex, qui "se bat depuis quinze ans pour le Mont-Blanc", a estimé que la problématique était "plus complexe". Plus qu'une réaction "au cas par cas", il souhaite plutôt entamer, avec son homologue de Chamonix Eric Fournier et le préfet de Haute-Savoie, "une réflexion pour définir les limites de la fréquentation du Mont-Blanc dans quelque activité que ce soit, pour qu'il soit respecté".
Jeudi, les deux maires ont interdit l'atterrissage des parapentistes sur le Mont-Blanc. Mercredi, 150 parapentistes s'y étaient posés dont l'un est mort. Eric Fournier a considéré également qu'une inscription au patrimoine mondial de l'UNESCO du Mont-Blanc, dont la demande suit son cours, pourrait aussi améliorer les choses.