Dimanche vers 21h00, la cagnotte ouverte sur le site Leetchi par deux vedettes de la télévision allemande atteignait en une journée plus de 620'000 euros de la part d'environ 23'000 donateurs.
A la même heure, celle ouverte mercredi par un militant italien sur Facebook, relayée au départ par le réseau antifasciste de la péninsule, affichait 412'000 euros récoltés auprès de plus de 24'000 donateurs.
Le Sea-Watch 3, qui a secouru une quarantaine de migrants, a forcé le blocus des eaux territoriales italiennes imposé par le ministre italien de l'Intérieur, Matteo Salvini, suscitant l'ire du gouvernement transalpin et l'arrestation de la jeune capitaine allemande du navire, Carola Rackete. "Ce n'était pas un acte de violence, seulement de désobéissance", a-t-elle expliqué dans une interview dimanche au Corriere della Sera.
Soutien d'un comédien et d'un animateur allemands
Le comédien Jan Böhmermann et l'animateur Klaas Heufer-Umlauf ont lancé un appel aux dons pour aider l'équipe de l'ONG, exprimant leur indignation face à l'arrestation de Carola Rackete.
"Nous sommes convaincus qu'une personne qui sauve des vies n'est pas une criminelle", a plaidé Jan Böhmermann dans une vidéo diffusée sur YouTube. "Quiconque pense le contraire a tout simplement tort", a-t-il ajouté accusant le ministre italien de l'Intérieur Matteo Salvini "d'abuser des sauveteurs en Méditerranée pour changer les mentalités contre les réfugiés, contre l'UE et en faveur d'une politique inhumaine".
De trois à dix ans de prison
Matteo Salvini, qui dirige La Ligue (extrême droite), s'est félicité de l'arrestation de la capitaine du bateau. "Mission accomplie", a-t-il tweeté. "Arrestation d'un capitaine qui enfreint la loi. Navire pirate saisi, amende maximale pour une ONG étrangère", a ajouté Matteo Salvini, dont la ligne dure de l'immigration a renforcé sa popularité.
Placée aux arrêts domiciliaires, la capitaine sera présentée à un juge en début de semaine à Agrigente (Sicile). Elle devra notamment répondre des faits d'aide à l'immigration clandestine et de résistance à un navire de guerre. Pour ce dernier délit, elle risque entre trois et dix ans de prison.
ats/sjaq