Evoquant des évènements "bouleversants et choquants", Carrie Lam a condamné, lors d'une conférence de presse mardi à l'aube, l'invasion du Parlement et le saccage des locaux par des manifestants anti-Pékin, au jour de l'anniversaire de la rétrocession de l'île à la Chine en 1997.
La cheffe du gouvernement a dit souhaiter que la société "revienne à la normale aussi vite que possible", reconnaissant que la manifestation contre un projet de loi visant à autoriser les extraditions en Chine continentale s'était jusqu'alors déroulée dans le calme.
Drapeau aux couleurs britanniques déployé
Plus tôt dans la soirée, les manifestants ont déployé le drapeau aux couleurs britanniques à la tribune du Conseil législatif (LegCo), le Parlement local, où ils étaient entrés par centaines après avoir brisé les baies vitrées blindées.
Les forces de l'ordre se trouvant à l'intérieur, qui avaient auparavant fait usage de spray au poivre pour les repousser, se sont repliées dans un premier temps avant de revenir à la charge plusieurs heures plus tard pour déloger les manifestants.
L'intervention policière, encore en cours, a vu les forces de l'ordre fondre sur la foule en nombre, utilisant à plusieurs reprises des grenades lacrymogènes pour disperser les militants.
Une mobilisation plus ferme
Cet assaut du Parlement rompt avec le caractère jusque-là largement pacifique des manifestations qui secouent l'île depuis plusieurs semaines. Celles-ci avaient été lancées initialement en réaction à un projet de loi du gouvernement visant à autoriser les extraditions en Chine continentale.
Le texte, désormais suspendu, a précipité des foules immenses dans les rues, jusqu'à deux millions le 16 juin selon les organisateurs, sur une population totale de 7 millions d'habitants.
Barrières sur les routes
Lundi après-midi, un vaste cortège de manifestants s'est déployé dans le centre ville pour marquer la date anniversaire de la rétrocession de l'ancienne colonie britannique à la Chine en 1997.
Plus tôt dans la journée, de petits groupes de contestataires, majoritairement jeunes et masqués, s'étaient emparés de trois grandes artères du coeur de Hong Kong et ont entravé la circulation avec des barrières de plastique et de métal.
Peu avant la traditionnelle cérémonie de lever des drapeaux chinois et hongkongais qui marque l'anniversaire de la rétrocession du 1er juillet 1997, des contestataires ont été chargés par les policiers.
"Un pays, deux systèmes"
Parti du rejet du texte sur les extraditions, le mouvement s'est élargi à une dénonciation généralisée de l'action d'un gouvernement auquel la majorité des Hongkongais ne font plus confiance, tant ils ont l'impression qu'il a permis, voire favorisé, l'érosion de leurs libertés par Pékin.
Aux termes de l'accord ayant présidé à la rétrocession, Hong Kong bénéficie de libertés inconnues dans le reste de la Chine, en théorie jusqu'en 2047, en vertu du principe "un pays, deux systèmes".
Les démocrates de tous bords organisent à chaque anniversaire du retour de Hong Kong dans le giron chinois une manifestation pour mettre en avant leurs exigences démocratiques, dont l'élection du chef de l'exécutif au suffrage universel.
Parallèlement, des manifestants pro-Pékin se rassembleront également. Dimanche, des dizaines de milliers de partisans du gouvernement avaient manifesté pour soutenir la police, illustration des profonds clivages qui traversent la société hongkongaise.
afp/nnad/cab/ther/yor
Le Royaume-Uni exprime son soutien aux libertés de Hong Kong
Le chef de la diplomatie britannique Jeremy Hunt a exprimé lundi le "soutien indéfectible" de son pays à "Hong Kong et à ses libertés en ce jour anniversaire" de la rétrocession de ce territoire à la Chine.
"Aucune violence n'est acceptable mais Hong Kong DOIT préserver le droit à des manifestations pacifiques dans le cadre de la loi, comme l'ont montré des centaines de milliers de gens courageux aujourd'hui", a-t-il ajouté sur Twitter.