Le juge Mohammed Balala a "annulé" une précédente décision de justice accordant une licence à la co-entreprise Amu Power, qui doit opérer cette centrale d'un coût de deux milliards d'euros, quasiment intégralement financé par la Chine, et dont la construction n'a pas encore commencé. L'entreprise a 30 jours pour faire appel.
Le magistrat a ordonné que soit à nouveau réalisée l'étude d'impact sur l'environnement de ce qui doit devenir la première centrale au charbon d'Afrique de l'Est, projet qui patine depuis plusieurs années face à la résistance des défenseurs de l'environnement et des communautés locales.
Nécessaire à la croissance
Le gouvernement kényan assure que la construction de cette centrale d'une capacité de 981 mégawatts, qui doit brûler du charbon importé d'Afrique du Sud, est nécessaire à la croissance économique de cette partie du pays, et met en avant l'utilisation de telles centrales dans des pays très développés.
En amont du jugement, le ministre de l'Energie Charles Keter avait assuré qu'"il y a de l'énergie au charbon propre de nos jours, c'est comme l'énergie nucléaire, la technologie a été améliorée", et noté que certains pays occidentaux incluent le charbon dans leur mix énergétique.
Mais les détracteurs du projet dénoncent une décision à contre-courant des efforts mondiaux en faveur des énergies renouvelables. D'autant que le Kenya fait figure de leader dans ce domaine, ses besoins électriques étant majoritairement fournis par l'hydroélectrique, la géothermie et l'éolien.
afp/lan