Des survivants de la bombe larguée par les Etats-Unis le 6 août
1945 se sont réunis devant le mémorial en présence du Premier
ministre Taro Aso et de représentants d'une soixantaine de
pays.
Tadatoshi Akiba, le maire de la ville, a fait l'éloge du président
américain Barack Obama pour ses positions antinucléaires, lors d'un
discours prononcé à quelques mètres du "Dôme de Genbaku", un ancien
hall d'exposition, dont il ne reste plus que la carcasse calcinée
et qui fût le seul bâtiment à rester debout près de l'endroit où la
bombe a explosé.
L'"Obamajorité" en route
Le maire a rappelé les propos du président Obama, qui a souligné
qu'en tant que seule puissance nucléaire ayant eu recours à l'arme
suprême, les Etats-Unis avaient "la responsabilité morale d'agir"
pour parvenir à un monde dénucléarisé.
"L'abolition des armes nucléaires est le souhait non seulement des
hibakusha (survivants de la bombe atomique) mais aussi de la
majorité des peuples et des nations sur cette planète", a ajouté
Tadatoshi Akiba.
"Nous, la grande majorité dans le monde, nous nous qualifions de
Obamajorité et nous appelons le reste du monde à se joindre à nous
pour éliminer toutes les armes nucléaires d'ici 2020", a-t-il
demandé.
Japonais à l'avant-garde
A 8h15 (23h15 GMT), moment précis où
la première bombe atomique de l'histoire a explosé au-dessus de la
ville, les participants à la cérémonie se sont levés et ont prié en
silence à la mémoire des dizaines de milliers de victimes, hommes,
femmes, enfants, vieillards, déchiquetés par le souffle de la
déflagration ou atrocement brûlés par la chaleur et les radiations
(voir ci-contre)
.
"Je promets à nouveau aujourd'hui que le Japon sera à
l'avant-garde de la communauté internationale pour l'abolition des
armes nucléaires et la réalisation de la paix éternelle", a dit le
Premier ministre Aso à l'issue de la cérémonie.
agences/boi
210'000 morts à Hiroshima et Nagasaki
Entre le 6 août et le 31 décembre 1945, 140'000 personnes ont perdu la vie à Hiroshima après l'explosion de la bombe.
Le 9 août, les Etats-Unis ont largué une deuxième bombe sur la ville de Nagasaki, plus au sud, qui a fait 70'000 morts.
Le Japon a accepté la reddition le 15 août et est depuis devenu une nation officiellement pacifiste, ainsi que l'un des plus proches alliés des Etats-Unis.
En revanche, le gouvernement américain n'a jamais présenté d'excuses pour les victimes innocentes.
Le débat se poursuit entre historiens et hommes politiques pour savoir si les deux attaques atomiques étaient nécessaires pour mettre fin à la guerre ou bien s'il s'agissait surtout de tester un nouvel armement et étudier ses effets sur la population.
Les Américains toujours convaincus
Selon un sondage rendu public cette semaine par l'université Quinnipiac, dans le Connecticut (nord-est), près des deux tiers des Américains continuent de penser que les Etats-Unis ont eu raison de recourir à l'arme atomique.