«Dans le droit fil de l'esprit qui anime nos relations
bilatérales, nous avons accédé à la demande de la Russie
d'effectuer les études nécessaires pour la réalisation du projet
South Stream» dans les eaux turques, a dit le premier ministre turc
Recep Tayyip Erdogan lors d'une conférence de presse avec son
homologue russe Vladimir Poutine.
Mise en exploitation prévue en 2013
Vladimir Poutine était venu à Ankara chercher l'autorisation de
la Turquie de démarrer les études géologiques qui permettront de
lancer les travaux de pose du gazoduc. Selon un communiqué du
gouvernement russe diffusé jeudi matin, le début des travaux est
prévu fin 2010 début 2011, pour une mise en exploitation en
2013.
Le gaz qui alimentera South Stream viendra de Russie, d'Asie
centrale et du Kazakhstan, avec une capacité de 31 milliards de
mètres cube, selon la même source. Ce gazoduc doit passer sous la
mer Noire, en reliant la Russie à la Bulgarie, où il se divisera en
une branche Nord-Ouest vers l'Autriche et une branche Sud,
notamment vers la Grèce et l'Italie.
Des incertitudes pèsent cependant concernant le projet, notamment
quant à la participation de tous les pays concernés.
afp/cht
Signature en présence de Berlusconi
Cet accord a été signé en présence du chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi. La présence du «Cavaliere» à cette réunion s'explique par le fait que le groupe italien Eni est le partenaire principal dans South Stream, avec le Russe Gazprom.
Le projet South Stream, qui permettra à la Russie d'exporter vers l'Europe sans passer par l'Ukraine, avec laquelle elle s'est durement opposée sur les prix, est en concurrence directe avec le projet de gazoduc Nabucco, signé le mois dernier à Ankara.
Nabucco, un projet de gazoduc de 3300 km traversant la Turquie, prévoit de contourner la Russie pour alimenter les pays européens, qui souhaitent se défaire de leur dépendance vis-à-vis du gaz russe.
Centrale nucléaire turque
Le second protocole d'accord signé jeudi porte sur la création d'un «groupe de travail» chargé d'étudier le lancement du projet d'oléoduc entre les ports turcs de Samsun, sur la mer Noire, et de Ceyhan, sur la Méditerranée.
Moscou et Ankara devaient également signer un document prévoyant la construction de la première centrale nucléaire turque. Selon le gouvernement russe, la proposition russe prévoit de construire quatre réacteurs d'une puissance totale de 1200 mégawatts.
La mise en exploitation du premier réacteur est prévue en 2016, et celles des trois autres à chaque fois un an d'intervalle. Le coût de construction est estimé à 21 milliards de dollars (22,2 milliards de francs).