"C'est fait !", a d'abord twitté le Premier ministre luxembourgeois Xavier Bettel, avant que le président du Conseil européen Donald Tusk ne publie la liste des noms et leurs photos.
Pour prendre la tête de la Commission, le nom de l'actuelle ministre allemande de la Défense, Ursula von der Leyen, une proche de la chancelière Angela Merkel, avait été proposé par le président français Emmanuel Macron.
La candidature de l'Allemande, qui a occupé plusieurs postes ministériels, avait reçu dans l'après-midi le soutien des quatre pays du Groupe de Visegrad (Hongrie, Slovaquie, République tchèque, Pologne).
Cette solution a permis d'ouvrir la voie à une Française, Christine Lagarde, pour prendre la tête de la Banque centrale européenne (BCE).
Un équilibre franco-allemand
Le ticket von der Leyen/Lagarde permet à la France et à l'Allemagne d'obtenir chacune un poste européen d'envergure, et à la droite européenne de conserver la tête de la Commission. En outre, il respecte la parité souhaitée par des leaders européens pour les postes de pouvoir.
L'actuel Premier ministre libéral belge Charles Michel hérite lui de la présidence du Conseil européen, tandis que le poste de Haut représentant pour les Affaires étrangères est confié au ministre socialiste espagnol Josep Borrell.
Enfin, le nom du socialiste bulgare Sergueï Stanichev circule pour la présidence du Parlement européen, dont le vote est prévu mercredi.
48 heures de divisions
Cette proposition met fin à plus de 48 heures de profondes divisions entre les dirigeants européens sur la nouvelle équipe amenée à diriger l'UE.
Médecin de formation, mère de sept enfants, Ursula von der Leyen avait un temps été pressentie pour succéder à Angela Merkel.
A 60 ans, cette native de Bruxelles, polyglotte - elle parle couramment français et anglais - est cependant impopulaire en Allemagne, en raison d'un bilan controversé au ministère de la Défense.
Mais sa candidature, qui devra être validée au Parlement européen, rencontre l'hostilité du groupe socialiste."Cette proposition nous déçoit beaucoup", a déclaré la présidente du groupe socialiste, l'Espagnole Iratxe Garcia.
Un morcellement politique
Le renouvellement de ces postes est rendu complexe par le morcellement du paysage politique européen. Les élections de mai ont vu le tandem PPE et social-démocrate perdre le contrôle de la majorité qu'il détenait au Parlement européen.
La situation n'est pas pire qu'en 2014, où il avait fallu trois sommets pour attribuer la présidence de la Commission à Jean-Claude Juncker (PPE), qui quittera son poste le 31 octobre.
afp/ther
Angela Merkel s'est abstenue lors du vote
La chancelière allemande Angela Merkel a indiqué mardi avoir dû s'abstenir lors du vote entre dirigeants européens à Bruxelles pour la désignation de sa compatriote Ursula von der Leyen à la tête de la Commission européenne.
Lors du vote à 28, Ursula von der Leyen, actuelle ministre allemande de la Défense, a été nommée "à l'unanimité avec une abstention de ma part", a dit Angela Merkel, lors d'une conférence de presse à l'issue du sommet.
La chancelière a déclaré qu'elle avait dû s'abstenir "en raison des règles électorales allemandes".