L'assignation à résidence de cette Allemande de 31 ans a été levée mardi par la justice italienne, au grand dam du ministre italien de l'Intérieur, Matteo Salvini. Elle risquait jusqu'à dix ans de prison pour mise en danger de la vie de quatre policiers qui se trouvaient à bord d'une vedette des gardes-côtes heurtée par le Sea-Watch 3 au moment où il accostait de force sur l'île de Lampedusa.
La capitaine allemande du Sea-Watch 3 a été conduite en lieu sûr, annonce l'ONG mercredi. un porte-parole de Sea-Watch a déclaré que Carola Rackete avait été la cible de menaces. "C'est pourquoi nous l'avons déplacée dans un lieu tenu secret. Nous ne ferons pas d'autres commentaires sur ses projets de déplacement", a-t-il ajouté.
Normes internationales
L'Allemande de 31 ans a évoqué "une grande victoire pour la solidarité (...) et contre la criminalisation de ceux qui aident" dans de nombreux pays d'Europe, à travers un communiqué de l'ONG Sea-Watch.
La décision de la juge montre que "la loi est du côté de la commandante", ont affirmé les avocats de Carola Rackete. En s'appuyant sur les normes internationales, la juge a estimé que l'interdiction de pénétrer dans les eaux territoriales italiennes, imposée par Matteo Salvini sur la base d'un décret-loi adopté début juin, n'était "pas applicable aux actions de sauvetage".
Autre enquête en cours
Carola Rackete fait aussi l'objet d'une enquête pour aide à l'immigration clandestine, traitée à part. Dans ce dossier, elle est convoquée par le parquet le 9 juillet. Selon ses avocats, il est peu probable qu'elle soit expulsée d'Italie avant cette date.
Le ministre allemand des Affaires étrangères Heiko Maas (SPD) a salué la libération de Rackete et s'est dit "soulagée". "J'espère que les accusations seront rapidement clarifiées, a-t-il écrit sur Twitter. "L'affaire montre une fois de plus clairement qu'il nous faut enfin une solution pour répartir les réfugiés, à laquelle tous les États membres de l'UE apportent leur contribution".
agences/cab