"On a passé deux jours comme ça, accrochés au bois", raconte encore sous le choc un jeune Malien sauvé in extremis mercredi par un bateau tunisien.
"On était environ 80", "des Guinéens, des Ivoiriens, des Maliens, des Burkinabés", égrène-t-il, la gorge nouée. "Il y avait quatre femmes, une enceinte, une avec son bébé, et toutes sont restées dans l'eau".
Incendie du bateau pneumatique
L'embarcation, un bateau pneumatique, était partie lundi à l'aube de la ville libyenne de Zouara, à 120 km à l'ouest de Tripoli, avec 86 personnes à bord, a indiqué un responsable de la Garde maritime tunisienne s'exprimant sous couvert de l'anonymat et se basant sur les déclarations d'un miraculé.
Lundi "à midi, le bateau a commencé à bercer, l'eau a commencé à entrer dans le bateau, les gens étaient traumatisés, certains sont tombés dans l'eau, eux sont restés là-bas... ", raconte le rescapé.
Il évoque un incendie lorsque l'essence a pris feu au moment où le bateau a commencé à couler.
Dizaines de sauvetages au large de la Tunisie
Ces dernières semaines, des dizaines de candidats à l'exil tentant de rallier l'Italie depuis l'ouest de la Libye ont été secourus au large de la Tunisie.
La guerre et le chaos en Libye pousse des migrants notamment des Subsahariens à rallier illégalement l'Europe. Mercredi, plus de 44 migrants ont été tués et 130 blessés dans un bombardement aérien contre leur centre de détention près de la capitale libyenne, Tripoli.
Quelques jours après le naufrage qui avait fait une soixantaine de morts début mai, quelque 75 migrants, là encore en majorité Bangladais, sauvés en Méditerranée fin mai, étaient restés bloqués plus de deux semaines sur le pont d'un bateau au large de Zarzis.
En août dernier, un autre bateau commercial, le Sarost 5, était resté bloqué plus de deux semaines en mer avec les 40 immigrés clandestins qu'il avait secourus. Soucieux de ne pas créer un précédent, le gouvernement tunisien avait souligné qu'il acceptait ces migrants exceptionnellement et pour raisons "humanitaires".
afp/ther